Algérie

La suprême liberté d'une chaussette synthétique



C'était dans le journal d'hier : le président de la FAF, M. Raouraoua, va être interdit d'entrée en Egypte. Jusque-là rien d'étonnant de la part des Egyptiens, qui avaient déjà fermé les frontières de l'est avec la Palestine et se dirigent vers la fermeture des frontières ouest, pour ne laisser passer que les touristes blancs en short. Sauf que pendant la même période, il y a quelques jours, Ferhat Mehenni, le président du MAK, a été interdit d'entrer en Tunisie et que le maire FFS de Ouaguenoun a été interdit de quitter l'Algérie. Ne parlons pas de Aminatou Haïdar, interdite de rentrer chez elle, ou de Ben Brik, refoulé d'Algérie vers une prison tunisienne. Cette interdiction de mouvements horizontaux appelle évidemment à une réflexion.Peut-être dans la logique brownienne qui établit le mouvement des particules, où il est défini que l'agitation dépend de la chaleur et qu'un corps glacé est un corps dont les particules sont immobiles. Ou par la réponse donnée à Ferhat Mehenni par un policier tunisien : « Nous ne voulons pas de problèmes avec l'Algérie. » En gros, que chacun reste chez lui et que personne ne bouge, on pourra surveiller tout le monde. Le cas du leader du MAK dépasse d'ailleurs ces mouvements horizontaux ; il devait rejoindre sa mère en Tunisie, à qui on a interdit d'aller en France en lui refusant le visa. La mère de Ferhat Mehenni veut donc aller en France voir son fils, on le lui interdit, elle va en Tunisie mais on interdit à son fils de la rejoindre. Raouraoua ne peut plus aller en Egypte, espérons juste que Saâdane puisse aller en Afrique du Sud. Les pays du Nord et du Sud sont au moins d'accord sur un point : la libre-circulation des biens, dans le cadre du libéralisme mondial et des échanges commerciaux transnationaux. Ce qui fait qu'aujourd'hui, une chaussette, même synthétique, peut faire le tour du monde. Un être humain, non. Quand même déprimant.


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