Algérie

La succession est en panne



Alors que son économie est sinistrée et que la menace de la banqueroute plane au pays du Cèdre, la situation politique demeure toujours aussi confuse, malgré les résultats des dernières législatives qui ont mis fin au règne de la coalition scellée entre le Hezbollah de Hassan Nasrallah, le mouvement Amal de Nabih Berri et le Courant Patriotique Libre (CPL) du président sortant Michel Aoun. Celle-ci ne dispose plus de la majorité absolue mais elle domine encore les débats et pèse de tout son poids dans les choix qui concernent les priorités actuelles du Liban. Or, des décisions s'imposent car le Liban est en plein effondrement économique et il semble que, faute d'un consensus sur le nom du successeur de Michel Aoun, le pays se retrouve dans une vacance du pouvoir.Le mandat du président Aoun prend fin le 31 octobre prochain mais l'échéance ne paraît pas inquiéter la classe politique dont les divisions apparaissent au grand jour. Conduit par un gouvernement en charge des affaires courantes et ployant sous le poids des divergences qui empêchent la formation d'un nouvel Exécutif depuis la publication des dernières législatives, le Liban est dans une impasse qui inquiète la communauté internationale.
Faute d'une majorité claire au sein du nouveau Parlement issu de ces législatives, les tractations pour élire un chef de l'Etat ont encore échoué lundi dernier, pour la quatrième fois consécutive. Face au Hezbollah et à ses deux alliés précités, le camp de l'opposition dominé par les Kataëb (partis chrétiens) reste, pour le moment, intransigeant dans ses exigences. Or, il ne peut y avoir de solution consensuelle sans concession de l'une ou l'autre partie et on en est encore loin. Tout indique que le Liban va se retrouver, une fois Michel Aoun parti, dans une situation de vide présidentiel, avec le risque évident de plonger très vite dans des situations de violences qui mettront aux prises, comme ce fut le cas lors de la guerre civile, les phalanges chrétiennes et le camp chiite. Des observateurs considèrent que la crise incombe au Hezbollah hostile à tout processus qui ne conduit pas son candidat à la Présidence comme ce fut le cas en 2016 lorsqu'il a fini par imposer le général Michel Aoun après deux années de palabres et 46 sessions électorales stériles. Etrangement, le parti de Nasrallah se contente, depuis le début du vote, de déposer un bulletin blanc mais il semble bien que son candidat favori est l'ancien ministre et député Suliman Frangié, par ailleurs proche de Damas. Or l'Arabie saoudite, d'une part, et Gibran Bassil, le gendre de Michel Aoun et chef du Courant patriotique libre (CPL), d'autre part, lui sont hostiles, Bassil souhaitant même succéder à son beau-père. Le meilleur profil, pour le moment, est Michel Moawad, candidat des Kataëb et proche de Washington, avec un score de 39 voix, loin des 65 exigées pour une élection à la majorité simple. Une situation dont on peut dire qu'elle n'incite pas à l'optimisme.


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