Algérie

La structure des échanges de l'Algérie avec la région n'a pas changé 3 ans après son adhésion à la Grande zone arabe de libre-échange


La structure des échanges de l'Algérie avec la région n'a pas changé 3 ans après son adhésion à la Grande zone arabe de libre-échange
Par Smaïl Boughazi

Les échanges commerciaux de l'Algérie avec les pays arabes restent toujours insignifiants, en dépit de la mise en place de la grande zone arabe de libre-échange (Gzale) depuis le 1er janvier 2009. Trois années après l'avènement de cette zone, le commerce interarabe reste en deçà des attentes des pays de la région. Il ne représente, selon les derniers chiffres, que 10% de l'ensemble des échanges de la région. Derrière cette situation, les experts pointent du doigt notamment les mesures non tarifaires, et la hausse des prix du transport et la logistique ainsi que l'absence d'une harmonisation des politiques financières entre les Etats. D'autres mettent à l'index la faiblesse des économies de la région, basées essentiellement sur l'exportation des matières premières et certains produits agricoles
ou transformés. D'ailleurs, cette faible diversification des échanges a poussé certains pays à adopter des positions protectionnistes afin de soutenir certains secteurs d'activités en plein développement, comme c'est le cas de l'Algérie, laquelle a mis en place une liste négative de 1 260 produits exclus de la franchise des droits de douane, actualisée en février dernier. Une deuxième révision en mars dernier a ramené le nombre des produits exclus à 890, qui concernent notamment l'industrie agroalimentaire, l'agriculture, le textile, et
l'électroménager.
Malgré ces restrictions, les exportations hors hydrocarbures de l'Algérie vers cette zone ont connu une hausse timide de 21% au moment où les importations ont reculé de 7%, selon une étude élaborée par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). En volume, ces exportations ont atteint 267 millions de dollars, contre 220 millions de dollars en 2011. Elles concernent, entre autres produits, le sucre et le verre plat, qui totalisent une hausse de 47 millions de dollars durant l'année dernière. Cette étude a montré aussi que le volume des échanges hors hydrocarbures entre les pays de la Gzale et l'Algérie s'est établi à 2,55 milliards de dollars, dont
2,28 d'importations et 267 millions de dollars d'exportations. Quant à la valeur des produits exportés durant la même période, bénéficiant de l'avantage préférentiel, elle s'est établie à 81 millions de dollars, contre 62 millions de dollars en 2011, en hausse de 31%. L'Algérie effectue 78% de ses échanges dans la Gzale avec l'Irak, le Maroc, la Tunisie, la Syrie et l'Arabie Saoudite. L'Irak occupe la place de premier client de l'Algérie au sein de cette zone, avec 29% de l'ensemble des exportations hors hydrocarbures, devant le Maroc (19%).
Par catégorie de produits, les exportations de l'Algérie restent dominées par l'agroalimentaire et l'agriculture, avec 61% du total des exportations hors hydrocarbures vers la Gzale, dont seulement 5% de ces produits ont bénéficié de l'avantage préférentiel. Elles sont estimées à 164 millions de dollars en 2012, en hausse de 48 %. Les produits industriels occupent la deuxième place avec une valeur, avec 102 millions de dollars. Ils représentent 38% de l'ensemble des exportations hors hydrocarbures vers la Gzale, en baisse de
6%. Pour les importations, la tendance s'est inversée puisqu'elles ont enregistré une baisse de 7% à 2,28 milliards de dollars, contre
2,45 milliards de dollars en 2011, dont 79 % proviennent essentiellement de l'Arabie saoudite, l'Egypte, du Maroc et des Emirats arabes unis.
Toutefois, la balance commerciale de l'Algérie avec les pays arabes reste, globalement, positive avec 5,41 milliards de dollars et un excédent de près de 968 millions de dollars en 2012. Les chiffres du Cnis précisent que les principaux clients de l'Algérie sont le Maroc, premier client avec 1,07 milliard de dollars, suivi de la Tunisie avec 1 milliard de dollars, l'Egypte avec 876,51 millions de dollars, l'Irak
78,32 millions de dollars et la Mauritanie 61,07 millions de dollars. Pour les fournisseurs, c'est l'Arabie saoudite qui se place en tête avec 467,2 millions de dollars, suivie de la Tunisie, 407,75 millions de dollars, l'Egypte, 380,56 millions de dollars, et le Maroc avec 281,77 millions de dollars.
A travers ces chiffres, il apparait que l'économie algérienne nécessite encore du temps afin de se mettre à niveau et améliorer sa compétitivité sur le plan régional. En dehors des hydrocarbures, les exportations demeurent à des niveaux faibles et confinées à certains produits transformés. Des experts ont préconisé, d'ailleurs, de cibler certaines industries à forte valeur ajoutée pour les développer, telles que l'agroalimentaire et le textile. L'ouverture du marché algérien durant la dernière décennie a dévoilé en fait toutes les faiblesses de l'économie du pays.
S. B
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