La stratégie voilée

C'est de la bouche du ministre israélien de la Défense qu'il est donné de comprendre à quoi il faut s'attendre de la tragédie actuelle de Ghaza. Il parle de dernière guerre à mener et de la mise à mort finale du Hamas feignant de ne pas comprendre que l'organisation palestinienne n'est que la mise en avant des espérances légitimes de l'ensemble du peuple palestinien. La lourdeur de ses déclarations et le poids de son vocabulaire, allant jusqu'à énoncer des formules au condensé létal ne signifient ni plus ni moins que le drame s'inscrit dans une large stratégie qui dépasse largement un petit territoire de 360 km2.Les diableries sionistes ne sauraient se contenter de si peu dès lors qu'Israël a depuis longtemps gravé un cheminement destructeur qu'il prétend divin. Son rôle de sentinelle des grandes puissances pour lequel il a été imposé, lui garantit les impunités extrêmes.
Les bombardements continus de Ghaza par l'aviation sioniste finissent par raser ce qui reste de toutes les structures de vie et les 2 millions et demi de la population palestinienne sont irrémédiablement contraints à l'errance. D'autres signes flagrants, notamment les expansions accélérées des colonies juives en Cisjordanie, prouvent que la volonté morbide de l'autorité israélienne ne s'inscrit pas dans une visée limitée. Aussi, l'implication totale des monarchies arabes dans les accords dits d'Abraham offre un autre aperçu clair sur une complicité dans un large programme établi.
Une forte odeur de poudre se dégage aussi à la frontière de l'infortuné Liban et des bruits de bottes se font entendre. En désespoir de cause, l'ancienne Suisse moyen-orientale n'est plus qu'une proie docile pour une bouchée programmée sous prétexte des attaques du Hizbollah.
Dès lors, l'actuelle focalisation sur Ghaza et l'apitoiement forcené sur des otages, et même sur l'urgence des aides alimentaires à fournir à la population ghazaouie avec les appels à la trêve, voilent à peine une stratégie dont la mesure s'étend bien au-delà du Moyen-Orient.