La stratégie de l'UA sur le contrôle des armes légères soumise pour approbation en janvier 2012 (Lamamra)

ALGER - La stratégie de l'Union africaine (UA) sur le contrôle de la prolifération, la circulation et le trafic des armes légères et de petit calibre sera soumise à la session du Conseil exécutif en janvier 2012 pour approbation, a annoncé dimanche à Alger le commissaire africain à la paix et à la sécurité, M. Ramtane Lamamra.
"Les experts des Etats membres (de UA) ont adopté, le 29 septembre, la stratégie de l'UA sur le contrôle de la prolifération, la circulation et le trafic des armes légères et de petit calibre, qui sera soumise à la session du Conseil exécutif en janvier 2012 pour approbation", a indiqué M.Lamamra lors d'une allocution prononcée à la 5ème réunion des points focaux du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT).
M. Lamamra a fait remarquer que les terroristes prospèrent dans des environnements où l'application de la loi est faible, exploitant, entre autres, les conditions de marginalisation socio-économique, l'exclusion politique, les violations des droits de l'homme pour "séduire des groupes et des individus et les impliquer dans des activités criminelles et terroristes qui leur offrent une alternative économique".
Il a souligné, dans ce cadre, l'importance 'afin que la prévention et lutte contre le terrorisme réussissent' d'accorder une attention égale au traitement des conditions propices à la propagation du terrorisme et aux voies et moyens de protéger les communautés pour ne pas être la proie de l'idéologie et du recrutement terroristes.
Il a insisté, par ailleurs, sur la coopération et la coordination inter-étatique, le partage de l'information, l'harmonisation des pratiques et les actions conjointes. L'Afrique du Nord connaît des évolutions, réformes et transformations démocratiques profondes et les groupes terroristes chercheront à exploiter la situation en vue d'"étendre leur portée territoriale, accéder à de nouvelles sources de financement et d'armement et répandre leur message de haine et de violence", a-t-il prévenu.
Il a cité, à titre d'exemple, la prise en otage de trois humanitaires européens (deux Espagnols et une Italienne) dans la camp de réfugiés sahraouis. M. Lamamra a également mentionné la situation prévalant en Somalie et en Afrique de l'Est, en général, déplorant que les insurgés shebab "persistent dans leurs tentatives d'écraser l'espoir du peuple somalien pour une paix longtemps recherchée". Le commissaire africain à la paix et à la sécurité a indiqué que les shebab continuent également d'essayer d'intimider les autres pays de la région qui se sont engagés en faveur de la réalisation de la paix et de la stabilité en Somalie.
Pour M. Lamamra, la menace terroriste à laquelle le continent africain fait face est une question "complexe". "Le trafic de drogue, la traite des êtres humains, la piraterie, la prolifération illicite des armes et le blanchiment d'argent, sont tous des variantes de la criminalité transnationale organisée", a-t-il précisé.
Le représentant de l'UA a, à cet effet, signalé la découverte récente de "contacts" entre les groupes criminels organisés actifs dans le trafic de la drogue en Afrique de l'Ouest et les sous-groupes de l'organisation terroriste AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique). "Le rapport mondial 2001 sur la drogue estime qu'on 2009, 35 tonnes métriques de cocaïne auraient quitté l'Amérique du Sud pour l'Afrique, et que près de 13% de tous les trafics vers l'Europe se font via l'Afrique", a-t-il relevé.
La 5ème réunion du CAERT a vu la participation de tous les points focaux nationaux et régionaux. L'objectif de la réunion, qui s'est déroulée à huis clos, était d'étudier l'état d'avancement de l'application du plan d'activités stratégiques adopté par le CAERT et de présenter le rapport du président de la Commission de l'UA sur l'état de la coopération antiterroriste en Afrique.
Il s'agissait également de discuter des futures activités du centre et des suites à donner aux efforts déployés par l'UA en matière de lutte contre le terrorisme.