Algérie

La stigmatisation des entreprises, un danger pour l'économie



Ces derniers temps, les entreprises sont prises pour cible et stigmatisées. Elles sont injustement accusées d'être «les responsables du chômage» qui frappe de plein fouet Oran et ses pôles industriels.Non, ce ne sont pas les entreprises qui sont responsables du chômage, mais bel et bien les autorités centrales d'Alger. Certaines entreprises implantées à Arzew ont été destinataires de mises en demeure afin de «revoir» les critères et les modalités de recrutements.Elles sont accusées à tort de «pratiquer la discrimination à l'embauche». Une enquête serait même diligentée à propos de la gestion du dossier des nouveaux recrutés au sein de certaines entreprises. Au lieu d'assumer l'entière responsabilité de l'échec de sa politique en matière d'emploi, le pouvoir cherche un bouc émissaire.Et il en a facilement trouvé un : les entreprises. Pourtant, la logique économique dicte ceci: ces entreprises sont libres de choisir leur main-d'?uvre en fonction des qualifications requises des postulants à l'embauche. Non, l'entreprise n'est pas une administration ni encore moins une entité sociale. C'est une entité économique qui embauche non pas sur la base de critères régionalistes, sociaux, sociétaux ou affectifs, mais bel et bien sur des données strictement liées à la qualification des candidats aux postes à pourvoir. Quand un candidat est qualifié, l'entreprise l'embauche, qu'il réside à 10 où à 1000 kilomètres.Accusées à tortA Oran comme partout en Algérie, les entreprises ne semblent intéresser qu'au titre de la vindicte populaire. Elles sont mises en procès.Le niveau de stigmatisation atteint un paroxysme aujourd'hui dans les discours ambiants. Quand l'environnement socioéconomique connaît les bouleversements que l'on sait au niveau planétaire, comment ces entreprises s'y prennent-elles pour repenser leur rôle, changer leurs modes d'action ' Comment tiennent-elles le choc et le cap sous les assauts souvent violents, toujours paradoxaux, des concurrents de l'import-import et de l'informel de Bazard 'A Oran comme partout en Algérie, le chômage est le fruit de la mauvaise action et souvent de l'inaction des gouvernements successifs. Les entreprises ne sont aucunement responsables du chômage. Bien au contraire, elles en sont les victimes. Victimes de la bureaucratie, d'un environnement hostile et maintenant de la stigmatisation. Si les immolations par le feu choquent particulièrement, les suicides de chômeurs et de salariés font désormais partie de notre quotidien. A ce désespoir prend sa part un discours selon lequel les entreprises sont accusées à tort «d'avoir un rapport malsain aux embauches». Elles sont accusées à tort «d'être peu enclines à être socialement équitables face aux recrutements par le seul mérite».Ce climat de discrédit jeté sur les entreprises est déconnecté de la réalité. Il fait régner une suspicion généralisée. Que fait la formation professionnelle pour aider ceux qui sont au chômage pour retrouver du travail ' Le fait que les pouvoirs publics prennent les entreprises pour cible participe au découragement ambiant de toute initiative d'investissement. Une stigmatisation qui vire à la fuite de responsabilité, voire à la diversion. Ces décisions hâtives pourraient représenter un vrai danger pour notre économie.Le politique doit peser et soupeser bien ses interventions avant d'accuser.




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