Algérie

La STEP à l'abandon



La dernière visite du ministre des Ressources en eau Hocine Necib dans les wilayas de Tarf et Annaba dont il était l'hôte ce dernier 15 mai, n'a rien apporté de nouveau. La situation est restée en l'état. Ce qui expliquerait que l'étape STEP ait été supprimée.On en est toujours au même point. C'est-à-dire avec toujours la même crise de l'eau potable que vivent les populations des nombreuses communes des deux wilayas. Les améliorations annoncées par le ministre, ne sont pas intervenues. Pire, les coupures ont atteint d'autres daïras et communes comme celle où est implantée la localité «les bâtiments» sur la route de Benmhidi, celles voisines de Annaba comme les Crêtes, Oued Eddeheb, la cité, El Bouni, toutes privées du précieux liquide depuis plusieurs jours. Les propos rassurants exprimés par le ministre comme ceux d'une alimentation quotidienne et régulière des habitants, sont loin d'être une réalité sur le terrain. Dans les deux wilayas, la colère des populations est difficilement contenue. L'impact positif attendu de la réparation des fuites (17.000 m3/jour) et de la récupération des eaux d'assainissement et leur transformation pour le refroidissement des installations du complexe sidérurgique El Hadjar, se fait attendre. Et pourtant, dans ses différentes et nombreuses déclarations dont celle de ce dernier 15 mai, le représentant du gouvernement n'a pas manqué de s'attarder sur les projets que son institution envisage matérialiser. La gestion durable de la ressource en eau a été prise en compte. Il s'agirait en termes concrets de renouveler et renforcer les infrastructures pour assurer la couverture des besoins actuels et futurs de l'alimentation en eau potable. Ce qui lui a permis d'aborder la question de la Station de Traitement et d'Epuration des eaux Poluées (STEP) Annaba. Elle aurait dû être opérationnelle en 2010. Troisième à l'échelle du pays de par ses capacités, elle est destinée à assurer la dépollution et le recyclage des ressources en eau non conventionnelle au bénéfice de l'agriculture et de l'industrie. Estimée à 4 milliards DA, sa mise en exploitation aurait permis de purifier également les eaux de rejets pour protéger la faune et la flore. Elle prévoit le traitement d'une capacité en déchets de l'équivalent d'une population de 683.000 et un débit moyen à épurer de 83.620 m3 d'eau/j. Alors qu'elle devait étendre ses capacités de traitement à d'autres communes qu'Annaba et El Bouni pour toucher El Hadjar et Sidi Amar, cette station s'est soudainement arrêtée. Et dire qu'elle devait être renforcée par l'installation de deux stations de pompage et un collecteur de refoulement des eaux usées vers la STEP Allelick. La totalité du projet avait été précédée par une étude (inachevée) portant sur l'opportunité de la réutilisation des eaux usées par les secteurs de l'agriculture et de l'industrie dans la wilaya d'Annaba. Les eaux traitées par la STEP Allelick devaient être commercialisées à des clients potentiels tels le complexe sidérurgique El Hadjar et les agriculteurs. Aujourd'hui, elle est à l'abandon après avoir fait l'objet de plusieurs visites de hauts responsables comme Abdelmalek Sellal alors qu'il était Premier ministre. Ce dernier avait insisté sur la nécessité de la satisfaction des besoins en eau de la wilaya. Avec la réalisation, en 2010, à Annaba de sa première station d'épuration et de traitement des eaux usées et déchets ménagers, l'Algérie mettait en application un des aspects prioritaires du nouveau Schéma directeur de l'aire métropolitaine (SDAM). Il avait été initié, à l'époque, par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement (Mate). Ce schéma, premier du genre sur le territoire national, avait été conçu en 2008 par un aréopage d'experts algériens et français. Il avait pris en charge, pour 25 années, les aspects structurants économique, social et environnemental. La préservation des ressources en eau était un des aspects qui avait imposé une collaboration de tout instant entre le Mate et son homologue de l'hydraulique et des ressources en eau (Mhre). Cette collaboration avait été matérialisée à Annaba. Celle-ci avait été classée en tête des 10 wilayas pilotes pour la concrétisation des Sdam. La mise en route des essais étalés sur un mois de la station d'épuration et de traitement des eaux usées et déchets humains en avait été le reflet. L'acquis avait été qualifié d'important du fait qu'il avait préalablement nécessité des études de terrain. C'est donc un secteur de l'hydraulique new look qui aurait dû se matérialiser au fil des années depuis 2010. D'autant que Annaba était qualifiée de 1er Modèle conceptuel des données (MCD) et premier Système d'informations géographiques (SIG) les deux techniques prévues par le Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT).


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