Algérie

La station d'épuration à l'arrêt depuis 7 mois



La station d'épuration de Batna est à  l'arrêt depuis sept mois. Durant cette longue période, les eaux usées de la ville de Batna ne sont plus épurées et sont déversées directement dans l'oued. En aval, les agriculteurs de la plaine d'El Maâdher, à  qui devait profiter cette station, continuent, en dépit d'une interdiction de la wilaya, à  irriguer leurs champs en puisant directement dans l'oued. Les cultures maraîchères dont les produits sont commercialisés dans les marchés locaux de fruits et légumes ont été irriguées avec une eau infecte. Idem pour les éleveurs de bovins. L'excès d'azote dans la plante du sorgho, principal aliment du bétail, est catastrophique pour la production laitière. La situation est absurde, voire surréaliste. A quelques jours de la célébration de la journée mondiale de l'environnement, les travailleurs affirment qu'à aucun moment les responsables de la direction de l'environnement de Batna ne sont venus sur site pour s'enquérir de la situation et de ses conséquences. Pour une infrastructure qui a coûté 200 milliards, la légèreté avec laquelle elle est conduite durant tout ce temps appelle l'interrogation. Faut-il rappeler que le projet lui-même a été motivé davantage par le populisme que par la raison. D'ailleurs, il a été installé conformément à  un plan datant de 1976, avec des données démographiques largement dépassées au moment où il a été réalisé, affirme un enseignant du département Hygiène et sécurité de l'université Hadj Lakhdar. Abdelkrim Chebri, directeur des ressources hydriques de la wilaya, fraîchement installé, modère le problème. Pour lui, il ne s'agit pas d'arrêt mais d'une période d'entretien. Sept longs mois pour entretenir la STEP '
N'est-ce pas étonnant' Le directeur, toujours positif, annonce aussi que les démarches de transfert de la gestion de la société autrichienne Vatech Wabag à  l'ONA, sont terminées et que la reprise des activités interviendra en fin de semaine. Les 54 réserves enregistrées par les services du gouvernement à  l'encontre du partenaire autrichien qui a géré la STEP pendant 5 ans, viennent d'être levées. Reste un problème épineux, celui des travailleurs de la station, au nombre de 30, et dont le destin reste suspendu. Pratiquement mis au chômage, ces employés ont manifesté à  plusieurs reprises et frappé à  plusieurs portes pour attirer l'attention sur leur situation et décrocher une réintégration. Sur cette question aussi, M. Chebri annonce la décision prise par l'ONA de réintégrer 17 employés. «Nous faisons tout ce qui est possible pour intégrer aussi les treize qui restent, et les négociations vont dans le bon sens», a-t-il rassuré hier dans une déclaration faite à  El Watan. On ne peut espérer un épilogue plus heureux pour ces travailleurs, en attendant un destin meilleur pour la question écologique qui semble àªtre le dernier des soucis des responsables à  Batna.         

 


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