Algérie

La star de la musique celtique



Loreena McKennitt est à la world music ce que Kate Bush est à la pop music. Une star - citée par Dan Brown dans son « Da Vinci Code » -, une voix exceptionnelle, une formidable musicienne à la carrière exemplaire, qui n'a jamais voulu de manager et a toujours financé ses disques et tournées internationales.On trouve les dix albums studio de Lorena McKennitt dans les rayons «musique celtique » des disquaires. Mais cette Canadienne de 62 ans est bien plus que la star du genre, avec deux nominations aux Grammy Awards et 14 millions d'albums vendus, dont « The Book Of Secrets », son plus grand succès, en 1997. Depuis 1985, elle nourrit sa musique de ses multiples voyages et rencontres à travers le monde et de multiples sonorités arabes, andalouses, orientales, méditerranéennes... Le titre « Breaking Of The Sword » - « La rupture de l'épée » -, sur son nouvel album, est ainsi inspiré par la bataille de la crête de Vimy (Pas-de-Calais), où de nombreux soldats canadiens périrent pendant la première Guerre Mondiale. «J'ai été invitée à chanter lors du centenaire de cette bataille, en 2017, et j'ai été impressionnée par le mémorial national du Canada, dont une sculpture m'a inspiré cette chanson », raconte celle qui a été promue colonel honoraire de l'armée canadienne, en remerciement de ses nombreux gestes pour les familles des soldats.
«J'ai découvert la harpe grâce au Breton Alan Stivell»
Ce n'est pas le seul lien que cette multi-instrumentiste hors pair, harpiste, pianiste et accordéoniste possède avec la France. « J'ai découvert la musique celtique grâce à mes parents, d'origine irlandaise et écossaise, mais la harpe c'est grâce au Breton Alan Stivell, avec qui j'ai eu la chance de jouer depuis, détaille-t-elle. Dans ma ville de Manitoba, 30 000 habitants, il n'y avait évidemment pas de magasins de harpes. J'ai acheté la première lors d'un voyage à Londres, au début des années 80. » Petite fille de fermiers, qui rêvait, enfant, d'être vétérinaire, Loreena McKennitt est aussi simple et directe en interview que mystérieuse sur disque et impressionnante sur scène. «Les grandes maisons de disques n'ont jamais vraiment compris comment promouvoir et distribuer ma musique, avoue-t-elle. Alors j'ai fait longtemps sans elles. Et je dois beaucoup par exemple à Keltia Musique (NDLR : label breton qui l'a distribuée jusqu'en 2016), qui m'a fait connaître en France.» Engagée dans de nombreux combats, l'artiste canadienne a fait parler d'elle l'an dernier au Canada en quittant Facebook pour protester contre les fuites de données personnelles sur le réseau social. Elle est aussi très impliquée dans de nombreuses organisations humanitaires, de la Croix Rouge à Cook-Rees. C'est elle qui contribua à la création de cette fondation pour le sauvetage et la sécurité nautique, après la disparition de son compagnon, Ronald Rees, dans un accident de bateau en 1998.
Depuis, elle reverse à Cook-Rees tous les bénéfices des ventes de son double album « Live in Paris and Toronto », soit près de 2,7 millions d'euros. Ce live mythique avait déjà été enregistré pour partie à la salle Pleyel, en 1998, alors qu'elle était en plein succès avec ses titres « The Mummer ?s Dance » et « The Bonny Swans » . Vingt et un an plus tard, la Canadienne y est retournée pour la première fois samedi et dimanche. Deux heures d'une intensité et d'une beauté rares, comme sa voix toujours aussi puissante, éclatante, émouvante. Des musiciens unis comme jamais autour d'elle, des fans venus du monde entier.
E.B.


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