Algérie

La stabilité des prix du pétrole en jeu



Avec une demande en baisse et des réserves pétrolières en hausse, les prix devraient se replier à nouveau. Ce que ne souhaite pas l'Opep+.L'Opep et ses alliés organisent, aujourd'hui, une réunion par visioconférence, pour examiner la situation des marchés pétroliers. Il s'agit d'une réunion cruciale, dès lors que les décisions prises détermineront, en partie, l'évolution des marchés dans les semaine et mois à venir. Elle intervient dans un contexte tendu, après la découverte du nouveau variant du coronavirus, baptisé Omicron, et la décision des Etats-Unis d'utiliser 50 millions de barils de pétrole puisés dans leurs réserves stratégiques pour tenter de faire baisser les cours de l'or noir. Quelle attitude doivent adopter l'Opep et ses partenaires, confrontés à ce nouveau contexte ' L'alliance va maintenir inchangée sa production, ou la modifier, sur la base du rapport du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) qui lui sera présenté aujourd'hui. En effet, dans le cadre d'un premier scénario possible, l'Opep+ pourrait reconduire ses décisions de relèvement de la production de 400 000 barils par jour, ignorant l'appel des Etats-Unis.
Elle aura des arguments à faire valoir en faveur de la poursuite de sa stratégie. Elle devrait ainsi mettre sur la table des problèmes particulièrement d'actualité, liés à la reprise de la pandémie et à l'apparition de ce nouveau variant. La situation sanitaire se dégrade dans de nombreux pays consommateurs de pétrole, notamment en Europe. Et cela est de nature à affecter la demande pétrolière. Avec une demande en baisse et des réserves pétrolière en hausse, les prix devraient se replier à nouveau, ce que ne souhaite pas l'Opep+.
Des observateurs des marchés, à l'instar des analystes de la banque américaine Morgan Stanley, sont, cependant, d'un autre avis, estimant que la réunion d'aujourd'hui pourrait mettre en pause l'augmentation de la production mensuelle de 400 000 barils jour, car "l'alliance n'a ni la capacité de le faire ni une raison d'exacerber une offre excédentaire". La banque américaine Morgan Stanley a, par ailleurs, revu ses prévisions sur les prix du pétrole pour le premier trimestre 2022, en indiquant que le marché pétrolier s'attend à ce que le variant Omicron du coronavirus puisse freiner la demande de pétrole dans les semaines à venir.
Selon la note de la banque américaine, citée par Reuters, les prévisions du prix du brent, pour le premier trimestre 2022, sont estimées à 82,50 dollars le baril, contre 95 dollars le baril prévues précédemment. Pour la banque américaine, le marché pétrolier semble tenir compte d'un ralentissement de la demande mondiale de pétrole en raison du nouveau variant Omicron, ainsi que des craintes persistantes que l'équilibre du marché ne bascule vers un excédent dès le premier trimestre 2022.
Par ailleurs, l'établissement financier américain a souligné que les prix du pétrole pourraient atteindre leurs sommets au milieu de l'année prochaine, rehaussant ainsi ses prévisions pour le troisième trimestre 2022 à 90 dollars le baril de brent, contre les 85 dollars envisagés auparavant. Hier, le prix du baril de brent de la mer du Nord pour livraison en février, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, avançait de 5,19% à 72,82 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de janvier gagnait 4,88% à 69,41 dollars.

Youcef Salami


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