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La spéculation encore et toujours



La spéculation encore et toujours
La surchauffe de la mercuriale, observée (encore une fois) dans les marchés algériens les jours précédant une fête majeure, démontre une fois de plus que ce sont les spéculateurs qui tiennent encore les rênes des marchés faisant et défaisant les prix à leur convenance, et que les tentatives de reprise en main de l'Etat - du reste presque imperceptibles sur le terrain - restent terriblement inefficaces. Une brusque hausse des prix des fruits et légumes, dépassant parfois allégrement les 100%, serait compréhensible, voire admissible, dans des situations socioéconomiques exceptionnelles comme une rupture de produits induite par une quelconque crise. Pareille situation est justifiable en Libye, en Tunisie, en Syrie ou en Egypte à cause des bouleversements provoqués par le Printemps arabe, comme elle est normale dans une Grèce dont l'appartenance même à l'Union européenne est remise en cause. Mais ce n'est pas le cas chez nous, puisque nous vivons loin de ces soubresauts et que les augmentations surviennent quasi exclusivement pendant le mois du Ramadhan et les fêtes, soit dans des périodes propices aux dépenses que les barons des marchés mettent à profit pour consolider leurs fortunes. Que la pomme de terre, qui se négocie ordinairement à 30 ou 35 DA (ce qui est déjà bien onéreux pour un légume produit dans plusieurs régions du pays et parfois même exporté), atteigne du jour au lendemain les 60 à 65 DA, et que la salade verte, dont le prix avoisine 60 DA, affiche brusquement les 130 dinars (le cas a été enregistré ces derniers jours à Oran), n'est pas sans susciter les interrogations légitimes des consommateurs sur l'anarchie qui continue de marquer le marché et l'absence des services de l'Etat, malgré les engagements, plusieurs fois réitérés devant l''il de la caméra, de lutter contre les fraudeurs et de mettre en application des mesures visant la stabilisation et la régulation du marché. Plus grave encore, dans plusieurs régions du pays, les Algériens ont dû recourir au marché noir et payer la baguette de pain 20 DA, parce que la permanence des boulangers n'a pas été assurée malgré toutes les assurances. Ainsi, malgré toutes les mesures et les décisions, le marché algérien continue de fonctionner selon le bon vouloir des spéculateurs, pour lesquels toutes les occasions sont bonnes à saisir pour se faire de l'argent. Quitte à dépouiller chaque jour un peu plus le consommateur. Après tout, l'Etat laisse faire et les associations de défense des consommateurs ne sont là que pour faire tapisserie...
S. O. A.


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