Algérie

La spéculation bat son plein



La spéculation bat son plein
Ces deux derniers mois, le secteur du bâtiment souffre d'un manque persistant de matériaux de construction, principalement le ciment.Une pénurie est à l'origine de la flambée des prix chez les détaillants. Une situation qui a négativement impacté l'état d'avancement des projets en cours de réalisation. Certains projets tournent au ralenti. Cette pénurie profite aux spéculateurs qui n'hésitent pas à jouer sur le prix du ciment. Le sac de ciment de 50 kg est cédé à 950 DA, soit plus de 500 DA par rapport au prix d'usine. Si pour certains les raisons de cette pénurie résident dans la spéculation exercée par certains acteurs du secteur qui ont commencé à stocker les quantités mises sur le marché, pour d'autres, cette pénurie est le résultat de l'arrêt de l'importation de la quantité compensatoire des besoins du marché national a provoqué une pénurie.Conséquence, certains grossistes et distributeurs n'ont pas hésité à majorer les prix de ces produits. Le marché est devenu incontrôlable et les spéculateurs se comportent en maîtres.Pour d'autres, c'est plutôt la hausse des prix des carburants et les arrêts techniques des usines qui sont à l'origine de la forte hausse des prix de ce produit, indispensables dans le BTP. Outre la spéculation, Serge Dubois, responsable des relations publiques à Lafarge Algérie, estime que le beau temps qu'on a eu cet hiver a fait que la demande sur ce matériau n'a pas diminué. Avec une météo appropriée, tous les chantiers sont engagés et la réalisation est à sa pleine capacité. En effet, encouragé par le climat sec, les chefs de projet ont doublé le travail sur les chantiers, ce qui a provoqué une forte demande sur les produits de construction. Cette situation a coïncidé avec les arrêts techniques pour maintenance des usines.Ces arrêts techniques sont, selon lui, normaux. Et il est également normal qu'ils se font en hiver, durant une période censée être un période creuse. Serge Dubois considère la régulation de l'importation comme une bonne chose même si comme il l'explique a créé une tension sur le ciment. Le responsables des relations publiques à Lafarge Algérie précise que tout rentera dans l'ordre dès mars/avril avec le démarrage de beaucoup d'usines et surtout l'arrivée du 1,2 million de tonnes qui va être importé. Un entrepreneur activant dans la capitale estime, pour sa part, qu'au-delà des problèmes récurrents des arrêts techniques des usines de ciment ou de baisse de leur production, le mal se situe ailleurs. "Ce sont les spéculateurs et les nombreux intermédiaires qui contrôlent la distribution et qui agissent sur les prix." Même si leurs agissements ont été dénoncés antérieurement, ils opèrent toujours sans être inquiétés. "Leur seul objectif est de fructifier leurs bénéfices." Notre interlocuteur dénonce, par ailleurs, le manque de scrupules de certains entrepreneurs qui, munis du registre du commerce, achètent des quantités considérables de ciment pour en revendre une partie sur le marché parallèle, sans se soucier de l'équilibre en matière des prix. Même si les cimenteries publiques et privées du pays produisent annuellement quelque 18 millions de tonnes de ciment, cela n'est pas suffisant puisque les besoins du marché national sont estimés à plus de 22 millions de tonnes, soit plus de 4 millions de déficit. En juin dernier, le ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb, déclarait qu'à partir de la fin de 2016, l'Algérie deviendra pour la première fois excédentaire en matière de production de ciment.En attendant cette échéance, de nombreux chantiers sont compromis à cause justement de cette pénurie de ciment qui met à mal tout le secteur du bâtiment en Algérie. S. S.




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