Algérie

La soutenabilité des budgets se lézarde



La soutenabilité des budgets se lézarde
La dégringolade des cours du brut ne semble pas troubler la quiétude des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Depuis quelques jours, les prix du brent sur le marché londonien flirtaient à peine avec le seuil des 100 dollars le baril.Lundi dernier, les prix du pétrole tombaient à leur plus bas niveau depuis près de 14 mois, affectés par une offre surabondante, une baisse de la demande et l'apaisement des tensions géopolitiques. Le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait alors 101,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, tandis que sur le marché new-yorkais le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre valait 95,96 dollars.Les cours ont remonté la pente, terminant la semaine à 102,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Les pays de l'OPEP gardent bien leur sang-froid face au dévissage des cours. Les tensions géopolitiques ont revivifié les craintes des investisseurs et tiré les cours vers le bas. Les pays de l'OPEP se sont gardés jusqu'ici d'ajouter une ombre au tableau des appréhensions, affichant inlassablement une belle quiétude de façade.Cependant, l'équilibre budgétaire de plusieurs membres de cette organisation est d'ores et déjà mis à rude épreuve. Si le prix des 100 dollars le baril est loin d'occuper les esprits des Saoudiens, les membres africains de l'OPEP tablent sur un affermissement des prix en automne, sous l'effet de la reprise de la demande mondiale du pétrole. Pour l'heure, l'appétit mondial progresse à pas de tortue, pénalisé par une reprise économique fragile, ne permettant pas d'atteindre une demande suffisante face à l'augmentation de l'offre.En attendant de voir les membres de l'OPEP se réunir en novembre afin d'examiner la politique de production, certains analystes n'écartent pas le recours de certains pays à des coupes informelles à même de soutenir les prix. Des pays comme l'Arabie Saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis ne se gêneraient pas de serrer quelque peu le robinet afin de soutenir les prix.Un pareil procédé a été usité par le passé lorsqu'il a été nécessaire de faire place à la reprise de la production libyenne. Quoi qu'il en soit, la rentabilité du baril du pétrole est déjà au c?ur des débats pour bon nombre de pays producteurs, membres de l'OPEP. Un baril de pétrole à 100 dollars serait insuffisant pour financer le budget de plusieurs pays. Certains membres de l'OPEP, dont l'Algérie, se sont embarqués dans un insoutenable train de dépenses.L'année dernière, la rentabilité moyenne d'un baril de pétrole pour couvrir les besoins des dépenses des pays de l'OPEP était estimée à 106 dollars. Sept des douze membres de l'OPEP, dont l'Algérie, l'Irak, l'Iran et le Nigeria, ont besoin d'un prix de pétrole supérieur à 106 dollars pour soutenir le budget. Pour les cinq autres pays de l'organisation, dont essentiellement les pays du Golfe et l'Angola, le baril du pétrole est actuellement suffisamment rentable pour soutenir le budget. Face à une telle situation, des gouvernements des pays OPEP continuent à afficher un certain volontarisme. La frénésie des dépenses fait son retour dans bon nombre de pays.




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