Algérie

La sous-traitance locale à petits pas...



La sous-traitance locale à petits pas...
La Bourse de sous-traitance de l'Ouest (BSTPO), qui gère les dossiers de mise en relation des éventuels sous-traitants pour le compte de Renault Algérie Production n'a reçu, pour l'heure, aucune proposition d'investissement émanant d'un concessionnaire automobile.Ceux-ci sont astreints à une nouvelle loi qui les contraint à investir en Algérie, mais il est encore trop tôt pour en voir les effets. Les concessionnaires mis à part, c'est en fait tout le réseau escompté de sous-traitance pour le compte de Renault qui n'est pas pour demain.A l'heure actuelle, une seule convention a été signée avec une entreprise, Joktal, mais ce n'est pas gagné pour autant pour ce fabricant de produits en plastique. Avant de valider la pièce commandée, il faudra lui faire passer un certain nombre de tests car elle doit répondre à des normes précises, souvent contraignantes puisqu'il y va de la renommée de la marque au losange.De plus, fabriquer seulement pour le compte de Renault n'est pas une bonne affaire eu égard à la faiblesse de la cadence : 25 000 unités à satisfaire par an. Le constat est aussi valable pour le montage des 75 000 véhicules par an prévus pour la prochaine étape. C'est ce qui a fait dire à Rachid Bekhchi, président (élu) de la BSTPO, que «certains le font beaucoup plus par patriotisme que par appât du gain».Cependant, si l'on ne doit tenir compte que du potentiel existant, ce sont une vingtaine d'entreprises demandeuses qui seront présélectionnées dans l'espoir de faire partie du cercle restreint des futurs sous-traitants de Renault. «En devenant partenaire du constructeur français, ceux qui seront retenus vont acquérir des qualifications supplémentaires et bénéficier à coup sûr d'un transfert de technologie», explique-t-on pour mettre en avant l'idée d'une compensation, mais avec des limites, car certaines pièces dites de «sécurité» ne seront jamais fabriquées en Algérie.Même cas pour les calculateurs électroniques, la partie «robotisée» de la voiture, car des fabricants, qui se comptent sur les doigts d'une seule main, détiennent un monopole à l'échelle mondiale. «On ne fabrique pas aujourd'hui des voitures comme on le faisait dans les années 1960», prévient l'économiste Abderahmane Mebtoul, comme pour mettre en avant l'idée d'une maîtrise technologique qui fait défaut, ce qui rend plus difficile l'intégration nationale dans le projet Renault Symbol.Néanmoins, qu'ils soient publics ou privés, certains producteurs locaux ont de fortes chances d'être retenus. Ce sont ceux dont les métiers se rapprochent des besoins de l'industrie automobile et qui peuvent s'adapter, comme les fabricants de tapis pour la siégerie ou les spécialiste du verre pour les pare-brises.Il y a aussi des rendez-vous manqués. «Spécialistes du non-tissé, nous aurions très bien pu travailler avec Renault, malheureusement notre usine Fanotis (Alger) a été saccagée lors des émeutes de 2010», regrette Lyes Baba, qui se bat aujourd'hui avec les assurances dans l'espoir de revenir sur le marché. Parmi les postulants sérieux, on enregistre quand même une entité qui fabrique déjà des batteries.Après avoir acquis le savoir-faire, les entreprises pourront, plus tard, se lancer dans la production pour plusieurs marques.Quant aux nouveaux investissements, le nombre de postulants ayant sollicité la BSTPO est peu important : à peine 6 dossiers, qui ne sont d'ailleurs qu'en phase de préparation. Pour des considérations liées à la logistique, certains futurs sous-traitants seront implantés sur un terrain déjà réservé, mitoyen de l'usine Renault. Là encore, rien n'est prévu. Et, pour une période difficile à déterminer, la quasi-totalité des pièces de la Symbol «made in Algeria» seront importées.




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