L'improductif
accapare la scène et, est devenu règle de règne. La culture est devenue source
d'agrément et de vernissage sur ukase dans les occas..
Elle hiberne longtemps dans les dédales du calendrier puis ressuscite de
nouveau avec les premiers bourgeons du printemps pour s'insérer dans l'air du
temps.
A l'école, on
s'immole et on ne prend même plus «le risque» de construire une conscience
citoyenne et penser la société à travers le savoir. Plaisir et jeu s'effacent
dans ces arcanes de la connaissance à la vue des yeux hagards et innocents de
ces chérubins qui se dérobent sous la charge de leur cartable. Et on se dit
qu'il y a quelque part une souffrance profonde qui est colportée par ces mômes
qui n'ont plus, ni le temps, ni le plaisir de s'amuser. Les vérités sont
tronquées à coups de chiffres plaqués comme quoi l'occasion fait le larron. On
se pavane avec des bolides acquis à coups de liquides de la banque de la
banqueroute. On bâtit des temples pour gîter le temps d'une nuitée et passer
les autres dans d'autres contrées
La ristourne a
fait du chemin, elle a grandi et s'est épanouie dans les gros «lots » de
terrain ou les chambres froides des conteneurs. Nos trottoirs carrelés les
quatre saisons passent à la casse pour servir d'asphaltes argentés à la
plénitude des poches de nos soucieux artisans. On se trompe de siècle en se
construisant des préalables au miracle de l'oracle. On débat sur les exégèses
et les anges et on s'abstient devant le paysage de fange qui jonche les pavés
de nos quartiers. Dans le mensonge, on baigne puis pensant se faire pardonner
on se prosterne. On s'éjecte du cercle et on égrène ses déceptions et ses
malheurs le temps d'un trajet, chez le boucher, l'épicier ou le boulanger. On
s'enlise dans des exercices de voltige pécuniaire juste pour faire envier son
voisinage et soigner son prestige. On s'ingénie son propre code de conduite
pour alimenter la cadence macabre des fauchés du volant.
Dés que le
tubercule caracole on s'affole. On achète à tout bout de champs sans délai ni
raison. On se plaint sur la cherté de son existence et on consomme à outrance.
On prend son temps, on le macère et on le croque à pleines dents sans nulle
fécondation. On s'éternise dans la grogne sans changer la donne. La compétence
se mesure à sa force d'inertie et à son centre de calamité. On reporte nos
projets et nos fantasmes en les congelant dans son inconscient à une date de
fiction. Toute doléance citoyenne demande et recommande d'immenses paperasses
qui s'entassent et noient l'institution dans ses contradictions. La soupape et
le piston servent de mécanique à la dynamique des résultats et des quotas.
L'esthétique de la magouille rouille les méninges de nos alchimistes
bureaucrates. On feutre, on rafistole, on maquille pour se calfeutrer plus tard
dans son exécrable récompense. Toute transaction est soumise sous la table à
taxation, en monnaie sonnante et trébuchante. La vraie parole est sous caution
et la flatterie fait session. Sentimentalisme vicieux qui consiste à réparer
l'impensable dans l'abîme et la cime. L'art de parfaire l'injustice en
gangrenant les normes relationnelles, les lois divines et l'éthique. On se
nargue, on se targue à l'extrême en s'affublant de son ego. Comme il est
souscrit, c'est dans l'arrogance de la valetaille qu'il faut chercher le secret
de certaines haines.
On se méfie, on
s'épie sans répit, on esquisse ses ennemis futurs, on échafaude ses répliques
et ses pics. On se jette la pierre et on s'insère dans le cercle de la frénésie
altière. On n'oublie juste que la vie est un ajustement permanent. On obnubile
le désir de ceux qui ne veulent plus s'adosser perpétuellement aux murs de
leurs lamentations, ni couler au large des îles Canaris en inondant leurs rêves
dans une luge ou un rafiot comme dernier refuge. On brouille les registres et
les dénotations sont sujettes à connotations. On scrute le jour de paie pour
s'assurer quelques jours de paix en attendant la prochaine entrée. On renfloue
la rente qui nous mène droit vers la pente de la faillite
Ces dérives
contradictoires nous poussent à s'interroger sur nos lendemains de survie. Ces
comportements font légion à voir notre persistance dans cette gymnastique de
l'antinomie Si nous désirons profiter longtemps et pleinement de ce que la vie
nous offre et offrira à nos enfants, il faudrait se défaire de ces réflexes
désastreux qui riment avec préjugés égoïsme et archaïsme. Car nous sommes
contraints de modifier nos attitudes pour entrer de plain-pied dans une toute
autre phase de prééminence morale. Le contexte d'aujourd'hui l'exige, une phase
ou tout doit être réinventé à nouveau : les solidarités, les vraies valeurs et
les repères qui nous imprègnent sans détour, ni fausse dévotion, ni palabres.
N'érigeons plus de prétextes à nos malheurs car ce genre de pratique participe
à l'érosion de nos actes et de nos ambitions Un vrai problème de confiance qui
contribue aujourd'hui à nous rendre incapable d'envisager l'avenir ensemble. Un
manquement dont nous payons le prix
* Universitaire -
Nàama
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 22/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Remmas Baghdad *
Source : www.lequotidien-oran.com