Algérie

"La sortie de Gaïd Salah discrédite Bensalah"



Le coordinateur du présidium du FFS soulignera que "le véritable dialogue doit être global, transparent, inclusif, sans préalable et précédé par des mesures de détente et d'apaisement".Qualifiant les offres de conciliabules du régime de "simulacres de dialogue initiés par les tenants du pouvoir réel", le FFS, qui a rejeté d'emblée la démarche conduite par le chef de l'Etat intérimaire et âprement défendue par Ahmed Gaïd Salah, redoute une entreprise visant à "perpétuer un autre coup de force électoral et à opérer une alternance clanique sur les vestiges de l'ancien régime".
C'est ce qu'a soutenu, hier, depuis Constantine, le coordinateur de l'instance présidentielle du plus vieux parti de l'opposition en Algérie, Ali Laskri, qui intervenait en marge de l'inauguration symbolique du bureau régional du FFS. Une circonstance mise à profit par l'intervenant afin de débattre avec des militants du parti et des gens des médias de cette région de la situation politique qui prévaut dans le pays et des positions du FFS vis-à-vis des derniers développements, dont l'intervention, la veille, du chef d'état-major de l'armée, récusant tout préalable au dialogue.
Une sortie qui "discrédite totalement" Abdelkader Bensalah, déjà "illégitime et impopulaire", selon l'orateur, et qui s'est engagé devant le panel à accompagner le dialogue par des mesures de détente et d'apaisement, s'agissant notamment de la libération des détenus d'opinion et d'activistes du soulèvement populaire. Pour la commission de Karim Younès, Ali Laskri préfère ne pas se prononcer et attendre la réaction de cette dernière, comme promis par son coordinateur.
Plus loin, il rappellera qu'au 23e vendredi révolutionnaire "le peuple avait manifesté sa désapprobation à l'installation d'un panel chargé par le pouvoir pour encadrer un dialogue qui a pour finalité l'organisation d'une élection présidentielle au service de la pérennité du régime". Pour Ali Laskri, "le peuple algérien manifeste depuis le 22 février pour exiger son droit à l'autodétermination confisquée depuis l'indépendance. Il réclame un changement du système et non pas un changement dans le système discrédité que le régime veut pérenniser, renforcer et consolider par l'application de l'article 102 de la Constitution, malgré le rejet unanime de l'élection présidentielle préconisée dans ce cadre".
Laskri évoque un gigantesque sursaut populaire dans lequel le FFS s'est "naturellement engagé à travers la participation de ses militants dans les déferlantes humaines à travers le pays". Les Algériennes et les Algériens, poursuit l'orateur, "se sont soulevés d'une manière exemplaire, unitaire et responsable pour revendiquer le changement radical du régime despotique et illégitime et pour instaurer une véritable alternative démocratique dans le pays". Et à son parti de dénoncer et de condamner "l'attitude répressive et affligeante des tenants du pouvoir réel contre les manifestants pacifiques qui continuent à braver les interdits, les conditions climatiques et l'obstination du pouvoir à diviser le mouvement".
En revenant sur l'initiative du FFS avec d'autres acteurs politiques d'aller vers une conférence nationale de concertation et de dialogue qui a abouti à un pacte politique pour une véritable transition démocratique, il dira : "En proposant une transition démocratique à travers un processus constituant, souverain, les partis, les organisations et les personnalités qui ont signé le pacte pour une véritable transition démocratique ouvrent la seule perspective possible pour donner la parole au peuple afin qu'il puisse choisir démocratiquement la forme et le contenu des institutions qu'il souhaite mettre en place et rejettent toutes les tentatives d'imposer une élection présidentielle qui vise à sauver le régime en place".
À l'adresse des tenants du pouvoir, Ali Laskri soulignera : "Le véritable dialogue doit être global, transparent, inclusif, sans préalable et précédé par des mesures de détente et d'apaisement." Mesures que le coordinateur de l'instance présidentielle du FFS énumère en "la libération de tous les détenus politiques et d'opinion sans distinction aucune, notamment Si Lakhdar Bouregâa, commandant de la wilaya IV historique et membre fondateur du FFS, l'ouverture des champs politique et médiatique, la levée des restrictions répressives et abusives qui entravent les libertés de manifester librement à travers tout le territoire national et l'arrêt de l'instrumentalisation des appareils judiciaire et sécuritaire de manière arbitraire".

Kamel Ghimouze


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