Algérie

La solution est en mer



À l'instar d'autres régions du pays, la wilaya de Boumerdès subit la crise de la disponibilité de l'eau potable. Cette crise devient récurrente et s'étale, désormais, dans le temps pour traverser les quatre saisons de l'année.Pour un peu plus d'un million d'habitants, et afin de mettre à la disposition de chaque habitant en moyenne 150 litres/jour (moyenne nationale 180 litres/jour), la wilaya de Boumerdès doit produire une quantité supérieure à 150 000 m3/jour. C'est une projection d'avant l'été 2021. Il y a lieu de rappeler, pour mémoire, que l'OMS (l'Organisation mondiale de la santé) estime que 2 000 litres d'eau sont nécessaires quotidiennement pour faire vivre un être humain (besoins de l'agriculture, l'industrie, la consommation humaine...)
La wilaya de Boumerdès ne pourrait pas produire cette quantité (plus de 150 000 m3) pour faire face à la demande directe et immédiate de sa population. Son système de production qui provient exclusivement de ses forages ne lui fournit que 75 000 m3/jour. Pour atteindre cette quantité durant cet été, la wilaya a dépensé 166 milliards de centimes. Ce programme d'urgence comprenait la réhabilitation et la réalisation de 66 forages.
Par ailleurs, la wilaya de Boumerdès reçoit, selon les chiffres que nous a communiqués Kamel Abbès, le DRE (directeur des ressources en eau) 48 000 m3/jour (ce quota était arrêté à 55 000 m3 avant l'été) de la station de dessalement de Cap-Djinet (100 000 m3/j) et
21 000 m3 de la station de Taksebt (Tizi-Ouzou). Ces quantités ne sont pas distribuées en totalité aux foyers. Il y a lieu, en effet, de soustraire des quantités orientées vers les unités industrielles et tenir compte des pertes de réseaux vétustes évaluées entre 30 et 40%. Le constat négatif saute aux yeux. Les citoyens des localités de la wilaya de Boumerdès souffrent du manque d'eau. Paradoxalement, ce sont les régions du nord/ouest-Boumerdès, Tidjelabine, Corso, Boudouaou, Boudouaou-el-Bahri et Haouch-el-Makhfi qui souffrent le plus de la rareté de l'eau. « Ces régions ne sont pas dans de grandes plaines et leurs nappes phréatiques s'appauvrissent chaque année un peu plus », estime le DRE.
En effet, la pluviométrie de la wilaya a chuté d'environ 70% ces dernières années, et elle dépend aussi de la pluviométrie des wilayas de Bouira et Tizi-Ouzou. Quelle est la solution pour le moyen et le long terme ' Il est évident que la sécheresse s'est installée durablement à cause du réchauffement climatique. Donc, si les administrations locale et nationale ont dans leurs programmes respectifs l'amélioration des conditions de vie des populations et le développement économique de cette wilaya, particulièrement dans le secteur du tourisme, ces mêmes administrations opteraient nécessairement pour des investissements dans le dessalement de l'eau de mer. La solution ne viendrait effectivement que de la mer. Les investissements sont, certes, lourds mais il n'y a pas d'alternative d'autant que la démographie connaît un boom dans cette région. Ce programme a, d'ores et déjà, commencé mais timidement.
En effet, la construction d'une station de dessalement de 80 000 m3/j est lancée dans la commune balnéaire de Corso. Selon Oukali, le chef du projet, d'ici la saison estivale 2022-2023, la station livrera au moins 50% de sa production (40 000 m3/j), « si les conditions climatiques nous permettent de poser les conduites en offshore ». Pour l'heure, le terrain a été choisi, les études préliminaires sont achevées. « Il ne reste que l'étude complète de conception. Dans tous les cas, les travaux débuteront vers la mi-décembre 2021 », précisera le chef du projet.
Le directeur de l'énergie de la wilaya de Boumerdès a fait part, il y a quelques jours, d'un autre projet de construction d'une seconde station à Cap-Djinet. Elle aurait comme capacité 200 000 m3/j. Mais elle reste pour l'heure au stade de projet, sans aucune action concrète.
Pour rappel, c'est le secteur de l'énergie qui, paradoxalement, s'occupe de la conception et la construction (maître de l'ouvrage) des stations de dessalement de l'eau de mer.
Selon nos informations, il est, en outre, question d'une autre station de 300 000 m3/j à construire dans la région entre Boumerdès et Tizi-Ouzou.
Abachi L.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)