Algérie

«La solution au phénomène de l'immigration implique conjointement les pays du Maghreb»



Ce n'est pas à la France de gérer unilatéralement le dossier de l'immigration clandestine, a laissé entendre l'ambassadeur de France à Alger, lors d'un point de presse tenu, lundi, à la librairie Média Plus de Constantine.Xavier Driencourt qui a qualifié ce phénomène de «sans précédent et de problème humanitaire majeur», a indiqué que la solution réside dans l'implication conjointe du Maroc, la Tunisie, l'Algérie et la Libye, soit l'ensemble des pays du Maghreb, ainsi que les pays européens concernés.
Le diplomate français, en poste à Alger depuis juillet 2017, est revenu, au gré des questions des représentants de la presse, sur plusieurs points relatifs aux relations bilatérales ; en revanche, il a été avare en déclarations sur certains sujets d'actualité dont la lutte antiterroriste, notamment au Sahel où la France est présente. «Ce sont des dossiers qui concernent les autorités militaires», a-t-il dit.
Le devoir de mémoire entre l'Algérie et la France qui se partagent une histoire commune a été abordé. L'ambassadeur a parlé d'avancées concrètes qui ont été scellées, à l'exemple de la restitution des crânes des combattants algériens. Une promesse du candidat Macron, lors de sa visite à Alger en février 2017, est-il souligné, qui a appelé à regarder la colonisation d'une manière décomplexée.
«Des projets de loi sont en train de se mettre en place pour déclassifier certains dossiers, dont celui de la restitution des crânes», a-t-il précisé, confiant dans la foulée que «beaucoup de choses se font, parfois discrètement», notamment en ce qui concerne les archives. La coopération économique entre les deux pays a été évoquée par le conférencier, pour qui l'investissement français s'inscrit dans la durée.
Pour ce qui est du climat des affaires, «il y a parfois des hésitations, des réticences et des blocages, mais nous agissons auprès des entreprises françaises», a ajouté M. Driencourt. L'existence de «verrous», a-t-il paraphrasé le président du Medef en visite à Alger la semaine dernière, est davantage rédhibitoire pour les petites entreprises.
Et d'indiquer que c'est aux «PME d'identifier le bon partenaire». L'ambassadeur a aussi visité le pôle mécanique de Oued H'mimime à El Khroub, particulièrement l'entreprise Etrag, spécialisée dans la fabrication des tracteurs en joint-venture avec le fabricant américain Massey Ferguson. Après l'investissement dans le secteur automobile, y aurait-il une même approche pour les machines agricoles '
De la réponse du conférencier, il est visible que l'intérêt est porté sur les offres de la sous-traitance, un marché à potentialités diverses. Actuellement, la France est le deuxième partenaire de l'Algérie, après l'Italie, en volume des échanges commerciaux, selon l'un des membres de la mission diplomatique qui nous renvoie aux statistiques affichées sur le site électronique de l'ambassade.
Effectivement, la coopération algéro-française a été mise en avant à l'occasion de la visite de la délégation du Medef. Il en ressort que 450 entreprises françaises sont implantées en Algérie et bientôt Peugeot et Schneider Electric, que l'investissement français est de 139 millions d'euros en 2016, soit 10% des flux entrants en Algérie, et que le montant du commerce total entre les deux pays est de 8,8 milliards de dollars, soit 11% du commerce total en Algérie.
Lundi, c'était la première visite de Xavier Driencourt à Constantine où il s'est entretenu avec, entre autres, les recteurs des universités. «C'est une visite de courtoisie à une ville que je trouve magnifique par une journée d'hiver très ensoleillée», dira-t-il. Mais pas de réouverture de consulat à Constantine. Rien n'est prévu à cet effet. Seule compensation peut-être, c'est qu'à partir du 1er avril prochain, le consulat de Annaba changera d'appellation pour celui de consulat général de Annaba et Constantine.


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