Algérie

La solidarité s'organise autour de Me Dabouz



L'avocat et militant des droits de l'Homme Salah Dabouz est à son 25e jour de grève de la faim. Il a entamé cette action pour dénoncer "un harcèlement" judiciaire contre lui et contre les militants mozabites. Soumis à un contrôle judiciaire qui vient d'être supprimé, Me Dabouz ne compte pas baisser les bras. "La raison principale de mon action de contestation, c'est de porter à l'opinion nationale et internationale le déni de justice que nous fait subir la juridiction de Ghardaïa, qui est allée jusqu'à causer la mort d'un farouche défenseur des droits humains, en l'occurrence le défunt Dr Kamal-Eddine Fekhar", a-t-il confié à Liberté.La suppression du contrôle judiciaire auquel il a été soumis ne lui a pas pour autant fait changer d'avis. "J'ai fait le choix dès le début de contester tous les actes et agissements contraires à la loi et aux principes des droits humains", a assuré l'avocat, précisant qu'il a choisi des méthodes qui "bousculent autant que possible l'ordre établi, seul moyen, à mon sens, susceptible de faire bouger un peu les choses et peut-être même de créer une dynamique favorable à un changement même dans le cadre de ce régime dépassé par le cours de l'histoire pour soulager un peu les maillons les plus faibles dans la société, comme les détenus par exemple qui reçoivent des traitements dégradants, ou les justiciables qui se perdent dans des procédures compliquées et complexes et les agissements de certains magistrats et autres fonctionnaires du secteur de la justice souvent en violation des lois". Salah Dabouz est convaincu que rien ne se donne et que tout s'arrache. Sa grève de la faim illimitée se veut un cri de détresse.
Un acte de dénonciation d'une justice qui a laissé périr Kamal-Eddine Fekhar en détention, le 28 mai dernier. Interrogé sur son état de santé, l'avocat a rassuré qu'il se fait "suivre par des médecins depuis les premiers jours de ma grève de la faim". "Mon état de santé est bon pour le moment. J'arrive à maintenir une bonne activité de mes fonctions vitales et, surtout, à bien organiser mes journées, notamment la récupération et la communication", a-t-il souligné, ajoutant que "quand on lance une action de contestation, c'est surtout pour faire entendre sa voix".
Une pétition de soutien à son action, signée par plusieurs dizaines de personnes, dont des responsables politiques, syndicaux, des militants, des journalistes, a été lancée. Les signataires exigent "l'arrêt du harcèlement judiciaire injustifié dont il est victime et (se déclarent) solidaires avec la communauté mozabite, cible de mesures discriminatoires et d'agressions récurrentes dont l'appareil judiciaire est devenu l'exécutant zélé".

Mohamed Mouloudj


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