Plusieurs actions d'aide ont été lancées au profit des compatriotes en situation de précarité.Déjà très affectés par les répercussions du confinement, beaucoup d'Algériens vivant en France vont passer le mois de Ramadhan dans une situation financière très difficile. Pour leur venir en aide, des organisations issues de la diaspora algérienne ont mis en place des actions de solidarité qui englobent des dons financiers et la distribution de colis alimentaires.
Deux associations étudiantes, l'Ueaf (Union des étudiants algériens de France) ainsi que l'Ecaf (Etudiants et cadres algériens de France), sont particulièrement mobilisées. L'Ecaf vient de lancer une cagnotte en ligne, alors que l'Ueaf organise avec l'Unef (Union nationale des étudiants français) des opérations de distribution de denrées alimentaires. La dernière a eu lieu hier devant les locaux de l'université Paris 8.
Selon Aghilès, membre de l'Ueaf, la situation des étudiants algériens est particulièrement dramatique. Beaucoup ont perdu leur emploi en temps partiel depuis le début du confinement et ne sont plus en mesure de régler leur loyer ou de réviser leurs cours, car ne disposant pas de matériel informatique. Lamia, qui est arrivée en France en septembre dernier pour finaliser un master en génie mécanique, se trouve dans le dénuement le plus total. Prof à domicile sur le site des cours particuliers Acadomia, elle a perdu son emploi depuis le 16 mars dernier. Confinée dans un studio de 20 m2, elle vit dans un stress permanent.
L'aide au logement qu'elle perçoit ne lui permet pas de payer la totalité de son loyer et elle doit de temps en temps se tourner vers la Croix-Rouge pour se nourrir. Hier, elle a également fait la queue sur le campus de Paris 8 pour recevoir un colis. "J'ai un peu honte de devoir mendier pour vivre. Mais je n'ai pas le choix", avoue l'étudiante. Pour préserver la dignité des plus précaires, l'Association des Algériens des deux rives (Adra) a mis en place, en plus de l'aide alimentaire, un autre dispositif qui permet à des bienfaiteurs de cibler des personnes en situation de précarité et de leur transférer directement une somme d'argent.
Cette somme est censée les aider à prendre en charge les dépenses particulières du Ramadhan. Adra vient d'acquérir par ailleurs un local pour le stockage des dons alimentaires et leur distribution car, contrairement aux années précédentes, elle n'a plus le droit de distribuer des plats chauds (chorba, couscous) pendant le mois sacré. Ces plats profitaient surtout aux étudiants, aux sans-papiers et aux chibanis (vieux travailleurs retraités) résidant dans les foyers de l'Adoma. Pour cette catégorie de la population, le quotidien déjà extrêmement difficile s'est empiré avec le confinement.
Pour éviter les contaminations, les directions de certains foyers ont fermé l'accès aux espaces communs, enlevé les tables dans les cuisines communes et démantelé des bancs se trouvant à l'entrée des bâtiments. "Nous faisons des rotations dans certains foyers pour nous enquérir de la situation des locataires et leur apporter des colis. J'ai personnellement dissuadé certains de jeûner compte tenu de leur état de santé et de leur isolement.
Mais je sais qu'ils n'en feront qu'à leur tête", souligne un bénévole de l'Adra. Restés prisonniers de leurs chambres exiguës, des locataires avaient l'habitude de passer le Ramadhan en Algérie auprès de leurs familles. Mais la suspension des liaisons aériennes pour cause de coronavirus les a empêchés cette année de faire le voyage.
De Paris : Samia Lokmane-Khelil
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Posté Le : 26/04/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samia LOKMANE KHELIL
Source : www.liberte-algerie.com