Algérie

La sociologie des Oasis et les plantes du Maghreb à l'honneur Thèmes de deux nouveaux ouvrages parus aux éditions Barzakh



La sociologie des Oasis et les plantes du Maghreb à l'honneur Thèmes de deux nouveaux ouvrages parus aux éditions Barzakh
Le Maghreb à travers ses plantes, de Jamal Bellakhdar et Lecture de l'espace oasien, de Nadir Marouf, sont les deux nouveaux et intéressants, ouvrages qui viennent de paraitre aux éditions Barzakh.Lecture de l'espace oasien - Passé et présent des oasis occidentales en Algérie, de Nadir Marouf, est un livre référence dans le domaine, publié déjà deux fois à l'étranger et édité pour la première en Algérie par les éditions Barzakh, afin de le rendre plus accessible au plus grand nombre de lecteurs, d'autant plus qu'il est cédé à un prix raisonnable.
Nadir Marouf, considéré comme un des pères de la sociologie algérienne, «s'intéresse avec minutie et érudition au destin des oasis occidentales algériennes, et à celui de leurs habitants, que ce soit pendant la colonisation, ou après l'indépendance, y compris à partir des années 1980, où des transformations modifient drastiquement le paysage. Pour cette dernière période, il s'attache à en évaluer les coûts à la fois écologique et d'ordre social : une analyse implacable, un outil de travail incontournable», souligne l'éditeur dans la présentation de cet ouvrage. Ainsi, il est mis en exergue que les ruptures majeures qu'ont connues ces oasis tiennent à deux faits : le premier concerne la désaffection de la hiérarchie nobiliaire pendant la colonisation, puisque les serfs (les harratin), en majorité, se libèrent du travail servile dans un contexte de ruine des propriétaires soumis aux exactions fiscales coloniales.
La seconde rupture, consécutive à la première, tient au caractère dynamique des oasiens harratin au lendemain de l'indépendance. Pour autant, l'ascension sociale censée en résulter n'est ni évidente ni systématique ; elle rencontre la résistance d'en haut et du conservatisme de la vieille notabilité foncière. Dès lors, les oasis occidentales connaîtront en revanche, à partir des années 1980, des transformations qui, pour le meilleur ou pour le pire, modifient drastiquement le paysage. Le coût écologique en est terrible. L'autre coût, plus lourd de conséquences, est d'ordre social : coexistence d'une culture d'oasis et d'une culture capitaliste entraînant l'abandon à terme de la première, et la professionnalisation progressive des paysans devenus «ouvriers agricoles», ce qui résonne curieusement avec le processus de colonisation de l'Algérie au milieu du XIXe siècle.
La deuxième nouveauté, le Maghreb à travers ses plantes - Plantes, productions végétales et traditions au Maghreb est, selon la présentation des éditeurs, un répertoire rigoureux et poétique des arbres et plantes du Maghreb. Dans cet ouvrage qui dresse la liste des secrets de la végétation où «on apprend tout du hennâ, du caroubier, de l'olivier, du chîh, du fliyyo, de la louiza. Y sont répertoriés les noms en latin et désignations vernaculaires de chaque espèce variant selon les pays (arabe et berbère)». Ainsi, l'auteur, Jamal Bellakhdar, ethnobotaniste marocain passionné, évoque les traditions et savoir-faire liés à la nature de la région, nous rappelant qu'en chaque végétal, herbacé ou arbustif, les populations du Maghreb ont trouvé une utilité. C'est aussi en scientifique engagé que l'auteur a écrit ce livre, soucieux de préserver et de transmettre le patrimoine de sa terre d'origine, le Maghreb. Dans les dernières pages du livre, le lecteur trouvera un glossaire de tous les termes, en français, en arabe et en berbère.
S. A.


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