Les représentants de la société civile ont plaidé, lundi à Tizi Ouzou, la restauration de la confiance entre les jeunes et les autorités, les élus et l'administration, estimant que cette frange majoritaire de la société n'accorde pas suffisamment de crédit aux représentants de l'Etat à tous les niveaux. Ils s'exprimaient lors de la rencontre de concertation du Conseil national économique et social (CNES) avec la société civile autour du développement local et des attentes des citoyens.
«Au-delà de leurs déclarations d'intention pour la prise en charge des problèmes des jeunes notamment en matière d'emploi et de logement, les assemblées élues et l'administration donnent rarement, sinon point, suite à leurs promesses, décrédibilisant les actions entreprises par l'Etat en matière notamment de promotion et d'insertion de la jeunesse», a relevé le représentant de Tizi Ouzou de l'Organisation nationale des jeunes. Pour la restauration de cette confiance, un autre intervenant a recommandé la mise en place d'une commission de contrôle des dépenses publiques associant les jeunes afin de mieux s'assurer de la concrétisation des projets dans les délais impartis. Dans ce sillage, le même intervenant a estimé que l'argent coule à flots mais son impact sur le citoyen reste insignifiant. Illustrant son propos, l'orateur a relevé que la wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié pour les trois plans quinquennaux d'une enveloppe financière d'un montant global de 517 milliards de dinars mais n'en a consommé que moins de 30 %. S'exprimant sur la politique de l'emploi des jeunes qu'il considère comme étant une préoccupation majeure partagée par l'ensemble des jeunes à l'échelle nationale, un représentant du mouvement associatif de la wilaya de Boumerdès a jugé qu'il est préférable pour l'Etat et les destinataires de ces aides-là, c'est-à-dire les jeunes, d'investir dans la création des usines pour offrir des emplois stables plutôt que d'entretenir l'illusion chimérique de faire de ces jeunes bénéficiaires de soutiens de l'Etat des patrons en leur accordant des crédits financiers sans qu'ils soient formés et préparés pour la fructification de ces capitaux. Des faits ouvrant grandement la voie à la faillite de la plupart des entreprises créées au titre des différents dispositifs de soutien aux jeunes (Ansej, Cnac, Angem). «C' est bien de donner la parole aux jeunes et de les écouter mais encore faudrait-il que leurs doléances trouvent écho chez les responsables concernés», a fait savoir, pour sa part, un intervenant de la wilaya de Bouira qui a recommandé de dédier à l'échelle de chaque wilaya des tribunes d'expression pour la société civile, déplorant, au passage, la marginalisation de cette dernière dans la prise de décisions et qui n'est sollicitée qu'à l'occasion de rendez-vous électoraux. D'autres intervenants sur la question du logement ont souhaité la réhabilitation du rôle de l'APC donc de l'élu local dans l'attribution de logements sociaux en se substituant à l'actuelle commission de daïra qu'ils ont estimé, loin des réalités sociales des bénéficiaires. Pour limiter la déperdition scolaire, un représentant de la société civile de Boumerdès a préconisé la fusion du ministère de l'Education nationale avec le département de l'enseignement et de la formation professionnelle afin de soustraire un maximum de jeunes à la rue en les orientant vers une formation favorisant leur insertion. Dans son allocution d'ouverture, M. Babès, le président du CNES, a qualifié cette rencontre d'exercice de la démocratie participative ancrée dans la tradition ancestrale de concertation incarnée par la tajemaât, une pratique démocratique sauvegardée de nos jours dans la région comme de gestion des affaires communautaires. Soulignant la portée de cette rencontre, l'orateur a rappelé que l'ensemble des recommandations recueillies dans ce type de rencontres seront incorporées dans le programme national de réformes qui sera appliqué par le gouvernement selon les instructions du président de la République lors du Conseil des ministres du mois d'août dernier. S'adressant à la société civile, M. Babès a assuré les présents que celle-ci est partie prenante de ce processus de concertation sur le développement de l'Algérie qui reste, a-t-il dit, notre seul parti ayant pour objectif d''uvrer à asseoir un développement durable dans l'intérêt de l'ensemble des citoyens.
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Posté Le : 01/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rabah M
Source : www.lnr-dz.com