«Nida El Watan » est son nom, une coalition de la société civile est née. Si pour d'aucuns il s'agit d'un nouveau cadre politique créé dans le sillage du long travail de terrain du conseiller du Président chargé des organisations de la société civile et de la communauté nationale à l'étranger, Nazih Berramdane, pour d'autres, la question est de comment s'appuyer sur l'action citoyenne pour suppléer à une classe politique délabrée. Même si l'on peut s'autoriser à voir dans cette coalition une autre manière de faire de la politique en prévision des prochaines échéances électorales, la constitutionnalisation de la société civile lui confère une légitimité indiscutable pour venir occuper le terrain laissé vide par les formations politiques traditionnelles, usées par le temps et totalement dépassées par la nouvelle reconfiguration politique et institutionnelle qui s'opère dans le pays.Il faut reconnaître que le mouvement associatif, y compris le Hirak populaire, a toujours été là pour compenser les insuffisances de l'Etat, mais aussi celles de l'administration publique et à compléter ses missions. L'Etat, omniprésent grâce à ses ressources financières, ne peut plus assumer son rôle de pourvoyeur tous azimuts. D'où le nouveau statut donné à la société civile pour intervenir en complémentarité de l'action de l'Etat dans la gestion de l'espace public et une sorte d'autocontrôle de la société, civile et politique, par elle-même. Selon la nouvelle loi-mère, la société civile est un partenaire dans la prise de décision et dans la réalisation du développement économique du pays, dans un cadre démocratique participatif effectif.
Faut-il rappeler que le président de la République, lui-même, a reconnu le rôle de la société civile qui « dispose de talents et de compétences avérés capables de participer au développement du pays ». Impliquer directement le citoyen dans la gestion des affaires publiques, sans passer forcément par son encadrement - ou son instrumentalisation - par une formation politique quelle qu'elle soit, est devenu la nouvelle doxa managériale de la chose politique dans l'Algérie nouvelle. Ce partenariat gagnant-gagnant avec la société civile reflète en fait la nouvelle volonté politique d'associer l'ensemble des acteurs au service de la société et de l'édification de la nouvelle Algérie.
Que l'on voit dans « Nida El Watan » un nouvel appendice en soutien au programme du Président, là n'est pas le plus important, tant la présence numérique pléthorique du monde associatif, jusque-là nourri par le seul argent public, doit être revue de fond en comble pour éviter de retomber dans les pratiques du passé qui ont causé un mal fou au pays.
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Posté Le : 09/03/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com