Algérie

La société civile de Béjaïa s'implique


Les derniers événements qu'a connus la région de Béjaïa n'ont pas laissé indifférente la société civile de la wilaya.Faisant suite aux remous suscités par le rejet du projet d'amendement de la loi de finances 2018 du PT, considéré intentionnellement ou pas comme un rejet de toute une langue et une identité, des acteurs de la société civile et politique ont décidé de se concerter pour mieux encadrer la contestation et ce, afin d'éviter les erreurs précédentes.
Avant-hier, le rendez-vous a été pris au siège du Centre de documentation des droits de l'homme où une réunion s'est tenue pour réfléchir et évaluer l'état des lieux et décider des voies et moyens de canaliser et d'accompagner le mouvement de protestation. Sur l'initiative du Comité de solidarité des travailleurs de Béjaïa. l'Union démocratique et sociale (UDS), le PT, le PST, Jil Jadid, le Forum socialiste, le Café littéraire, le Cnes, l'Adic, la Fondation Hachemi Cherif, le Snapap se sont retrouvés le temps d'une rencontre pour discuter du rejet du projet d'amendement de la promotion de tamazight et la loi de finances 2018.
Après un débat franc de trois heures, il a été décidé de mettre en place une commission de rédaction d'une déclaration qui a été rendue publique à la fin de la même journée. Après avoir salué la mobilisation des étudiants pour la manifestation du 11 Décembre dernier, les conclavistes constatent que «le rejet de l'amendement portant généralisation et obligation de l'enseignement de tamazight sur tout le territoire national et les dispositions antisociales de la loi de finances comme la suppression de l'impôt sur la fortune et les différentes hausses des prix, provoquent un ras-le-bol et des contestations qui ne cessent de s'amplifier». Bien que la révision constitutionnelle du 7 février 2016 consacre tamazight langue nationale et officielle, «la promulgation de lois organiques portant la mise en oeuvre de son caractère officiel n'a jamais vu le jour», jugent les rédacteurs qui estiment que «ces mesures et ce blocage renseignent sur une orientation libérale du régime et sur l'absence d'une volonté politique de prendre en charge d'une manière effective la revendication amazighe dans ses dimensions identitaire, linguistique et culturelle».
Partant et indépendamment du cadre approprié pour la promotion du tamazight, «ce rejet constitue une provocation qui peut ouvrir la voie à des dérives et l'instrumentalisation de la question amazighe», souligne-t-on encore.
Devant cette situation préoccupante, les cosignataires de la déclaration «dénoncent la répression exercée à l'encontre des manifestants à Bouira et à Batna» et exigent «l'arrêt de la répression à l'encontre des manifestants», «la promulgation d'une loi organique portant mise en oeuvre de l'article 4 bis consacrant l'officialité de tamazight», «l'abrogation de la loi 91/19 relative aux réunions et manifestations publiques» et «le rejet des mesures antisociales contenues dans la loi de finances 2018».
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