Algérie

La société américaine face à ses préjugés



La crise financière, avec pour conséquence la récessionéconomique qui pointe pour les Etats-Unis, ajoutée au bilan calamiteux deGeorge W. Bush dans le domaine de la politique étrangère des Etats-Unis en sesdeux mandats présidentiels, rendent tout à fait envisageable la victoire duparti démocrate à l'élection présidentielle américaine de novembre prochain.Jamais président américain n'a en effet sombré aussi basdans les sondages d'opinion aux Etats-Unis que l'actuel locataire de laMaison-Blanche, entraînant inévitablement dans son naufrage celui de son partiqui, tout en se démarquant maintenant, non sans ambiguïté, de son bilan et deses résultats, se voit crédité à juste titre d'avoir soutenu et défendu unepolitique qui a conduit l'Amérique aux impasses nationale et internationaledans lesquelles elle se trouve aujourd'hui.Le parti démocrate, rival de celui républicain de George W.Bush, est pour cette raison vainqueur probable logique de l'électionprésidentielle prochaine aux Etats-Unis. Même les milieux financiers etéconomiques de ce pays, pourtant en majorité acquis aux théories et pratiquesque George W. Bush et ses amis républicains ont défendues et appliquées, en sontà espérer une alternative qui ramenerait les démocrates aux commandes del'Amérique, dont ils attendent, ironie de l'histoire, qu'elle se traduira parplus d'intervention de l'Etat pour endiguer les dérèglements que lenéolibéralisme pur et dur fait subir à l'économie nationale et, par voie deconséquence, à celles de la planète entière.Toutes les conditions sont donc en théorie réunies pour quele candidat ou la candidate démocrate remporte l'élection présidentielle denovembre. Sauf que le parti démocrate a peut-être programmé sa défaite enproposant aux Américains le choix en sa faveur entre deux candidats, dont lesprofils posent problème à l'Amérique profonde, qui ne s'exprime pas dansl'isoloir uniquement par rapport au bilan de l'équipe sortante et des promessesélectorales des concurrents en course, mais aussi en fonction de convictions etpréjugés historiquement ancrés dans leur conscience.Comme cela semble en effet se dessiner, le parti démocrateva être représenté dans cette élection soit par une femme, Hillary Clinton,soit par un Noir, Barack Obama. Ce qui, dans un cas comme dans l'autre,constituera pour les Etats-Unis une première à laquelle l'opinion américainen'est pas aussi automatiquement acquise que ne le présume sa présupposéeouverture d'esprit.Les préjugés de couleur et sexiste, dont l'Amériqueprofonde est imprégnée dans son subconscient profond, risquent en lacirconstance d'être déterminants en divisant l'électorat potentiel du partidémocrate, et en dissuadant ceux des électeurs républicains déçus par le passifde leur parti, d'apporter leurs voix à des candidats démocrates dont laparticularité respective heurte encore plus radicalement leurs convictions quedans celui des démocrates. Pour vouloir aller à une véritable révolution dont il nemesure peut-être pas les résistances qu'elle suscite au sein de la sociétéaméricaine, le parti démocrate fait incontestablement preuve de courage et dela volonté de bousculer des préjugés ancrés. Le risque de son audace est qu'ilse trompe sur la disponibilité de l'électorat américain à l'accepter.


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