La SNTF, entre reproches et difficultés

Des journées portes ouvertes sur les chemins de fer sont organisées, depuis hier, dans le hall de la gare centrale de Constantine. Cette manifestation qui se poursuivra jusqu'à demain, met en exergue les réalisations nouvelles de la SNTF (nouvelles lignes à créer, acquisition d'autorails avec spécifications techniques, etc.), ainsi que les difficultés tels les actes de malveillance.

 Cependant devant les panneaux d'exposition de la manifestation, le thème récurrent qui revient sans cesse dans les discussions entre les « visiteurs» et certains responsables de la société du rail, a trait aux tarifs des billets sur les lignes desservies par autorail, à leurs horaires, etc. Ainsi les utilisateurs des chemins de fer se plaignent et reprochent à la SNTF beaucoup de choses, et particulièrement les prix exorbitants des trajets accomplis par autorail. Un citoyen qui se présente comme commerçant, avoue à un cadre de la société présent à la manifestation avoir toujours aimé se déplacer par train, mais depuis quelque temps il éprouve des difficultés. Et d'observer que finalement il compte abandonner son envie de voyager par ce moyen de locomotion lui préférant la route, bien moins chère, dit-il. Un jeune le relaye, reprochant aux chemins de fer, outre ces questions de prix pratiqués et dissuasifs pour le plus grand nombre, les horaires inadaptés pour les utilisateurs du rail, de même que les retards qui en sont encore la marque malgré tout. D'après un autre intervenant «compte tenu de la cherté des billets toutes les lignes desservies par autorail le seront à perte et ne couvriront même pas les salaires des travailleurs, sauf pour la ligne Sétif-Alger qui, elle, connaît un succès certain et son remplissage est plus que satisfaisant».

 Toutefois et selon les données de la journée des portes ouvertes, il semble que les difficultés de la société des chemins de fer ne s'arrêtent pas au seul aspect de non-rentabilité de ses lignes assurées par autorail, mais elle fait face également à des actes malveillants. Ainsi, selon le responsable chargé des installations ferroviaires et pour ce premier semestre 2009, la direction régionale de Constantine a enregistré 19 cas de jets de pierres sur les trains de voyageurs ayant occasionné 15 bris de glaces, plusieurs blessures à des agents de la SNTF et à des voyageurs. Il est à rappeler, précise-t-il, que la persistance de ces jets de pierres coûte très cher à la société par le nombre de blessés qu'il faut prendre en charge, mais aussi en argent sonnant et trébuchant. Juste pour donner une idée des dépenses que cela occasionne, il précise «qu'un carreau d'autorail à l'importation vaut entre 300 et 400 euros». Concernant les vols de câbles, il a été subtilisé une quantité équivalent à 6.500 mètres en 2007, 9.000 en 2008 et 1.510 mètres durant le premier semestre 2009. Alors que pour les installations de sécurité, les chiffres sont de 53, 73 et 24 détériorations ou démolitions complètes.

 Des agents d'accueil de la SNTF ont distribué, hier, des prospectus et des dépliants invitant les visiteurs «à mieux apprécier les prestations faites à bord des trains par exemple et à plus de respect de son matériel».