En plus de l'annonce sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale
de la mise en circulation, à partir d'aujourd'hui, du train Oran-Bechar, Mourad
Benameur, le Directeur Général de la SNTF a eu l'occasion de revenir sur
plusieurs projets structurants livrés ou en voie de l'être, comme c'est le cas
de la navette Tizi Ouzou-Oued Aïssi qui fonctionne actuellement en 7 allers et
retours en attendant des jours meilleurs avec, notamment, le rabattement du
transport routier afin de décongestionner la ville. M.Benameur estime à cet effet
que cela dépend de l'adhésion des opérateurs au transport ferroviaire, une
démarche qui fait face à une résistance de la part des transporteurs. La
satisfaction provient également de l'option des lignes électriques qui
atteignent 23 gares à raison d'une fréquence d'un train toutes les 15 minutes,
ce qui réduit incontestablement les nuisances sonores. Avec un parc actuel de
60 automotrices, sur les 64 commandées, en plus des trains diesel, l'activité
quotidienne des mouvements des trains est estimée à 100 pour 65.000 voyageurs.
Interrogé sur la ligne ferroviaire Boumedfâa-Djelfa et sur laquelle des
constructions ont été érigées, le DG a précisé que l'ancienne ligne serait en
voie d'être abandonnée au profit d'une autre prévue sur un autre tracé et que
ce projet relève de la compétence de l'ANISREF. En matière de sécurité du
réseau et notamment les passages à niveau non gardés dont le nombre est de
1.300, M. Benameur a révélé que pour la seule année 2009, 90 accidents ont été
enregistrés. A ce sujet, l'ANISREF compte également sécuriser 80 passages à
niveau retenus par rapport aux risques qu'ils présentent.
Mais cette relative avancée ne
doit pas faire oublier les grands problèmes de l'entreprise, notamment en terme
de difficultés financières avec un programme bis pour la restructuration de
l'entreprise à partir du conseil interministériel de juin 2009 qui contient,
selon M. Benameur, des mesures salvatrices. Le gel des découverts d'un montant
de 15 milliards de DA et le rééchelonnement des dettes semblent, selon le
premier responsable de la SNTF, loin d'être suffisants pour débloquer une
situation asphyxiante. Pour lui, la relance de l'activité doit passer
inéluctablement par le reconstitution du capital social de 20 milliards de DA
avec des mesures additives, signalant à ce sujet que le déficit est
actuellement de 10 milliards. En clair, il faudra 30 milliards de DA pour cela
et qui permettront de disposer de quelque 8 milliards en liquidités pour faire
face aux exigences. Si cela pouvait être concrétisé avec l'apport du Trésor
public, cela permettra de lancer une grande opération d'entretien du parc
roulant dont 65% sont actuellement en panne en raison justement du fonds de
roulement négatif. Pris à la gorge par les banques, les exigences de
dédouanement ainsi que des manquements en matière de gestion, les gestionnaires
de l'entreprise ont concocté un autre plan qui sera examiné en conseil
ministériel qui se tiendra vraisemblablement avant la fin de l'année en cours.
M. Benameur reconnaît : «Nous fonctionnons très mal». Cela ne pourra durer et
une refonte organisationnelle est annoncée à la SNTF à partir du second
trimestre 2011», devait indiquer le même responsable qui rappelle la nécessité
d'améliorer le ratio gestion pour rattraper le recul constaté depuis des années
avec une perte de quelque 30 millions de voyageurs par an.
Mais toutes ces explications
avancées pour éviter le marasme n'ont pas suffi, comme en témoignent les
nombreuses grèves organisées, soit dans la légalité soit prises spontanément en
prenant de court même la Fédération des cheminots, ne semblent pas convaincre
les cheminots qui estiment que la situation actuelle est la résultante d'une
gestion chaotique de la compagnie ferroviaire et que rien n'a été fait pour
concurrencer les autres secteurs du transport qui se sont installés
durablement. Pour les travailleurs, cette situation ne peut être dépassée qu'à
travers une gestion transparente des affaires de la SNTF.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 15/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com