Algérie

«La situation socioéconomique est des plus inquiétantes»



Le RCD a célébré, ce jeudi, le 32e anniversaire de sa création. En même temps, il a tenu une réunion de son secrétariat national au siège du parti sur les hauteurs d'Alger. Le parti de Mohcine Belabbas s'est inquiété de la dégradation de la situation socioéconomique et celle des libertés dans le pays.Karim Aimeur ? Alger (Le Soir) ? Le RCD a dressé un constat peu reluisant de la situation socioéconomique du pays, estimant qu'elle est des plus inquiétantes. «Le chômage grimpe, le niveau de vie et le pouvoir d'achat des citoyens continuent de baisser et le dinar poursuit sa chute vertigineuse. La paupérisation gagne, ainsi, de larges couches de la société, alors que le gouvernement est incapable d'endiguer cette descente aux enfers», relève le parti dans un communiqué rendu public hier vendredi. A cela, le parti ajoutera les réserves en hydrocarbures qui s'épuisent, et le volume des exportations qui ne cesse de décroître.
«Le déficit budgétaire se creuse de plus en plus et les réserves de change s'amenuisent fortement. La faillite n'est pas très loin», s'alarme le RCD qui soutient que «les véritables décideurs sont dans l'impasse. Ils n'ont que les pseudo-élections à proposer comme feuille de route», en rappelant que les deux dernières consultations électorales ont été boudées par «la majorité écrasante des Algériens».
Sur un autre registre, le RCD a évoqué le procès intenté à l'islamologue Djabelkhir. Soutenant que ce procès «inquiète et scandalise», le parti craint qu'il constitue «probablement une aubaine pour créer une énième diversion, attitude classique des officines de ce système. La justice, sans cesse malmenée car actionnée et toujours rendue sur injonction, est, cette fois-ci, convoquée pour interpréter la religion. La levée de boucliers des Algériens ne s'est pas fait attendre dans les espaces d'expression encore libres. Elle est rassurante et est à saluer», a ajouté le parti dans son communiqué, regrettant que près d'une centaine de citoyens sont « détenus injustement dans les prisons du système pour avoir été des éléments actifs dans le Hirak». Aussi, «d'autres militants, pour délit d'opinion, sont en liberté provisoire et attendent leurs procès, continuellement reportés. Rachid Nekkaz, bien que malade, maintenu illégalement sous mandat de dépôt depuis plus d'une année, pour l'éloigner de ses avocats, a été déporté, dans une opération digne de l'époque coloniale, à la prison de Labiod-Sidi-Cheikh (El-Bayadh) à 800 km d'Alger. L'étudiant Walid Nekkiche retrouve enfin la liberté, après plus de quatorze mois d'une détention provisoire arbitraire. Il a révélé lors de son procès avoir été torturé et abusé sexuellement», souligne le même parti.
Saluant le courage de Walid Nekkiche et condamnant avec la plus grande fermeté tous les actes qui portent atteinte à l'intégrité physique et morale et à la dignité humaine, le RCD affirme que le parquet n'a décidé de l'ouverture d'une enquête que parce que contraint par une indignation populaire sans précédent. Le même parti soutient qu'à quelques jours de la célébration de l'an 2 de la révolution de février, les questions soulevées lors de ce formidable mouvement restent entières.
«Plus que cela, la dégradation de la situation sociale et des libertés est effarante. Les Algériennes et les Algériens sont en droit de protester et de dénoncer une telle situation par tous les moyens pacifiques», a-t-il expliqué, mettant en garde le pouvoir «contre la tentation du pire et l'accentuation de la répression».
K. A.
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