Algérie

La situation post-Kadhafi se révélant des plus troubles L'Otan est partie pour s'installer durablement en Libye



La situation post-Kadhafi se révélant des plus troubles                                    L'Otan est partie pour s'installer durablement en Libye
L'Alliance atlantique est partie pour s'installer durablement en Libye. D'une manière ou d'une autre. Le gendarme de l'Occident a beau s'en défendre, ses avions au dessus de ce pays, coincé entre l'Egypte, la Tunisie, le Niger et l'Algérie, ce n'est pas pour les beaux yeux des Libyens. L'Otan poursuivra sa mission militaire en Libye tant que 'les réminiscences' de Kadhafi présenteront un risque pour le peuple libyen, a assuré, vendredi, le ministre britannique de la Défense, Liam Fox, en visite à Tripoli. Et l'annonce a été faite en présence de son homologue italien Ignacio La Russa, dont une base en Sicile constitue le terrain d'envol des F16, Rafale et Tornado qui balaient en permanence l'espace aérien libyen, et du chef du Conseil national de transition libyen, Moustafa Abdeljalil, qui, lui, sait de quoi il en retourne exactement sur cette question, bien qu'il ait assuré la Ligue arabe, fin septembre, par la voix de son émissaire qu' "il n'y aurait pas de base de l'Otan en Libye après la chute du régime de Kadhafi'. Et pour contenter les 21 pays arabes, Abdel Moneim Al-Huweini a recouru à un syllogisme qui ne veut rien dire. La Libye est partie intégrante et réelle du monde arabe, donc aucune base militaire ne serait autorisée sur ses territoires ! Tiré par les cheveux, on ne peut mieux. Et tout de suite après, l'envoyé du CNT devait s'agenouiller devant l'Otan "pour ses efforts de soutient à la révolution libyenne'. De son côté, Moustapha Abdeljalil n'arrête pas de se satisfaire de la rallonge que s'était donné, le 21 septembre, l'Otan pour poursuivre ses opérations jusqu'à la fin de l'année. Normalement, le mandat atlantique aurait dû être prorogé par l'ONU, puisque c'est bien une résolution du Conseil de sécurité (la fameuse et controversée 1978) qui a ouvert la voie à l'ingérence militaire en Libye au motif de porter secours à des civils. L'ONU dispose pourtant de toute une panoplie de mesures, toutes aussi dissuasives qu'efficaces que l'invasion militaire. Bon, passons. Le numéro un du CNT, un lige du système Kadhafi, comme d'ailleurs la plupart des membres de cette institution, toujours inconnus de l'opinion, y compris libyenne, justifie aujourd'hui la présence de l'Otan par le fait que 'les dernières batailles sont toujours les plus terribles'. Il omet volontairement, et pour cause, de rappeler que sans l'Otan les forces du CNT n'auraient même pas existé. Autre indice que l'Otan ne va pas se contenter de la traque contre les derniers éléments de Kadhafi : la visite, vendredi, du secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, au centre de commandement de l'Otan, pour les opérations en Libye, à la base de Sigonella, en Sicile. Panetta y a reçu un rapport sur la situation du général canadien Charles Bouchard, qui dirige l'ensemble de l'opération "Protecteur unifié" à partir du QG de l'Otan à Naples, dans le sud de l'Italie. Et ce n'est certainement pas pour arrêter une opération que tout le monde, à l'Otan, dit loin d'être achevée. La veille, jeudi, Panetta avait affirmé à Bruxelles que la décision de mettre un terme aux opérations de l'Otan en Libye était liée à des conditions qui portent sur la fin de la menace des forces kadhafistes et l'amélioration de la situation dans le pays. Avant de décider de mettre fin à ses opérations, l'Otan prendra en considération, selon le chef de guerre américain, quatre facteurs : l'évolution de la situation, les moyens que conservent les forces de l'ex-régime pour attaquer les civils, le maintien de la capacité de Kadhafi à commander ces forces et la capacité des nouvelles autorités à assurer la sécurité. Pourtant, le 5 septembre 2011, Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l'Otan, n'hésitait pas à annoncer la fin prochaine des opérations de l'Alliance en Libye, et les communiqués promettant la chute définitive des derniers bastions de Kadhafi à Syrte, Sebha et Béni Walid, ont plu jusqu'au 21 septembre, lorsque l'Otan a décidé de prolonger de trois mois supplémentaires son intervention. L'Otan avait-elle vendu la peau de l'ours kadhafiste avant de l'avoir tué '
D. Bouatta
Rab REM 11-10-2011 02:08


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