Algérie

"La situation est propice à une alternative nord-africaine à base du substrat amazigh"




Poursuivant son cycle de conférences, Saïd Sadi a évoqué une autre alternative à même de faire face au système et de ses extensions géostratégiques stérilisantes dont le panarabisme, à travers la construction d'un bloc nord africain cimenté par ses substrats millénaires.Animant une conférence-débat, hier, à Boudjima, dans la wilaya de Tizi Ouzou, Saïd Sadi a expliqué que les bouleversements géopolitiques planétaires et régionaux offrent, pour la première fois, l'opportunité d'une alternative nord-africaine à base du substrat amazigh qu'il ne faut pas laisser passer."En regardant les éléments géostratégiques, les contraintes qui se dressaient devant nous, sont en train de s'effondrer : l'épicentre du panarabisme est historiquement dissous, l'islamisme, qui a voulu lui faire suite comme étant la séance de rattrapage du panarabisme nassérien, est en train de montrer ses limites car il n'est pas viable et, en même temps, l'Afrique du Nord est en train de retrouver ses racines, et ce n'est pas une lubie d'une élite, car l'élite est en résonance avec les masses aussi bien en Algérie qu'au Maroc, et même en Libye et chez les Touareg", a expliqué l'ex-président du RCD estimant que l'histoire s'est réveillée et en même temps il y a une dynamique qui fait que "c'est la première fois que ce ferment amazigh, valeurs et langue, ce fonds culturel, l'éveil des consciences chez les amazighophones et même les arabophones, ce capital de la mémoire sont en train d'émerger pour constituer un socle sur lequel l'Afrique du Nord peut construire une alternative culturelle, politique et géopolitique qui ne soit plus alignée sur le Proche-Orient". "C'est la première fois que l'Afrique du Nord peut servir de matrice qui peut prétendre à l'universalité", a encore jugé l'invité du salon du livre de Boudjima. Cela dit, Sadi estime que "ce n'est peut-être pas dans l'immédiat qu'il se produira, car on ne rattrape pas 3 000 ans d'histoire en quelques heures, mais à nous d'avoir le sens de la perspective historique".Cela, a-t-il ajouté, le pouvoir l'a bien compris et c'est pour cette raison qu'il n'acceptera jamais d'officialiser de manière sérieuse tamazight.Toujours au plan géostratégique, Saïd Sadi a expliqué que même les puissances étrangères ont fini par se rendre compte que du point de vue de leurs propres intérêts, il n'est pas dit que d'avoir affaire à des dirigeants pourris et soumis ce soit forcément plus "rentable" que d'avoir affaire à un régime légitime, stable et moins manipulable parce qu'entre autres, la guerre a un coût. "Il nous appartient, donc, de faire avancer dans les processus de négociations stratégiques, les avantages qu'auraient les uns et les autres et d'avoir des régimes stables mais pas stabilisés par la fraude, la corruption et la violence mais plutôt par la crédibilité populaire, c'est pas gagné mais c'est une piste qui peut s'ouvrir devant nous", a-t-il expliqué à ce sujet.Une fois de plus, Saïd Sadi a rappelé que l'arabisation, parlant de l'arabe classique, est conçue pour aliéner le peuple et reproduire le système. L'arabe dialectal, quant à lui, est amazigh dans sa structure.Samir LESLOUS




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