Algérie

La situation est calme mais...



La situation est calme mais...
Un fait qui les rassure énormément, en dépit d'une baisse de l'activité économique. « Ça évolue dans le bon sens. La ville est calme mais chaque communauté est isolée et campe dans son coin. Pas d'échanges ni de rapprochement entre elles, ce qui renseigne sur la situation qui reste encore tendue. La cohabitation n'est pas pour demain », a estimé Benameur Bouhafsse, président de la fondation des malékites. Il déplore le fait que les familles pendant la crise n'ont, à ce jour, pu rejoindre leurs quartiers. « L'aide apportée par l'Etat à ces familles reste insuffisante puisqu'elles n'ont pas encore rejoint leurs foyers », a-t-il expliqué. Selon lui, la tension ne peut s'estomper « qu'après l'identification et le jugement des responsables de la fitna et l'application stricte de la loi ». La ville est sécurisée par la présence en force des services de sécurité. « Pour le moment, la situation est calme. Il n'y a pas d'incident mais il y a beaucoup de travail à faire concernant la gestion des conséquences de la crise », observe Bahmed Boudou du conseil El Kourti de Ghardaïa, appelant à « la nécessité de régler les problèmes en suspens et à faire attention aux dossiers qui risquent d'attiser le feu de nouveau à Ghardaïa ». A ce propos, il évoque les projets d'extension de certaines communes à travers une opération de distribution de lots de terrain à Métlili, Guerrara et Bounoura. « Au lieu de décider des extensions vers le nord de manière à élargir la ville et permettre aux habitants de respirer, ces accroissements sont décidés dans le sens d'étouffer les gens », regrette-t-il. L'Etat doit, selon lui, veiller « à intervenir pour assurer une gestion équitable des projets décidés en faveur de la ville ». Pour Omar Bakir Kara, député à l'APN, la crise de Ghardaïa a commencé avant décembre 2013 avec « la prolifération des barons de la drogue ». Il rappelle « toutes les bonnes volontés des notables qui sont venus d'autres wilayas pour contribuer au règlement de la crise ». Toutefois, il s'interroge : « Pourquoi, à ce jour, aucun des sages ayant visité Ghardaïa n'a établi de rapport afin que l'on puisse comprendre, de leurs points de vue, ce qui s'est vraiment passé ' » Et de poursuivre : « Les équipes pluridisciplinaires (sociologues, psychologues, économistes, psychiatres...), envoyées par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour analyser la situation, n'ont toujours pas communiqué les résultats de leur recherche afin de savoir quoi faire et comment ». Pour lui, « la gestion sécuritaire de la crise, quoiqu'elle ait contribué à la stabilité de la région, ne constitue pas une fin en soi ». « Il faut absolument trouver une solution durable entre les différentes communautés qui vivent à Ghardaïa », estime-t-il. « Il est de notre responsabilité de trouver des solutions d'autant que la situation géopolitique de l'Algérie est sensible et nous sommes une cible potentielle d'où la nécessité de confier cette tâche à des personnes responsables, nationalistes, capables de trouver des solutions justes et durables », préconise Omar Bakir Kara.




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