La situation du pire' L'INSTABILITE GAGNE L'EGYPTE

L'Egypte s'est engagée dans le mauvais tournant au moment où des groupes jihadistes se forment au SinaïLes affrontements entre pro et anti-Morsi ont déjà fait plus de 30 morts et une centaine de blessés en moins de 48 heures au Caire, à Alexandrie et dans le delta du Nil.
La situation prend une tournure dramatique en Egypte. Les affrontements entre pro et anti-Morsi ont déjà fait plus de 30 morts et une centaine de blessés en moins de 48 heures au Caire, à Alexandrie et dans le delta du Nil. Au Sinaï, des policiers sont assassinés. On assiste à la mise en oeuvre d'un plan de déstabilisation qui a été amorcé par le départ «négociée» de Hosni Moubarak et la prise du pouvoir non moins «négociée» par les Frères musulmans, et qui est arrivée à maturation avec la destitution de Morsi. Il est surprenant que tout le monde, médias et hommes politiques, se rangent aujourd'hui, soit du côté du général Abdelfattah Al Sissi ou du côté de Morsi, en perdant de vue l'essentiel: Morsi est un homme du Qatar, et sa mission n'était pas de diriger l'Egypte, mais d'exacerber les rivalités avant de sortir avec une image de victime. Mission accomplie! Sa destitution par un général qui a fait ses classes aux Etats-Unis a été décidée à Washington et exécutée par Doha. Un scénario qui prévoit le pire pour l'Egypte.
Une confrérie sous influence qatarie, des salafistes sous influence saoudienne et un microcosme cairote occidentalisé sans parler des Coptes pris au piège dressé par la nouvelle configuration du Moyen-Orient. Américains, Qataris et Saoudiens sont des alliés. Ce qui apparaît sur le terrain égyptien comme rivalités n'est, en vérité, qu'une apparence trompeuse et une manipulation exécutée avec la complicité de la confrérie.
La partition de l'Egypte a commencé. Et le prix sera élevé, mais c'est le peuple égyptien qui va payer la facture! Si certains croient au processus de réconciliation, beaucoup, notamment des stratèges des questions politico-sécuritaires s'attendent au pire! Mais, soulignent-ils, cela dépendra de l'efficacité de l'armée égyptienne qui a pris le risque de mettre fin au règne des Frères musulmans. Cette armée a-t-elle ou pas pris des mesures, tracé une stratégie de prévention contre d'éventuelles dérapages' En donnant raison à l'armée a-t-on mis en balance, tous les scénarios possibles' A-t-on pris en considération les retombées pouvant engendrer une situation chaotique semblable à celle de l'Algérie' Ces questions soulevées par nos sources ne sont pas rassurantes. Un haut cadre au sein des services de sécurité prévoit, selon la lecture des faits, deux hypothèses: les extrémistes vont certainement refuser les négociations auxquelles l'armée égyptienne a appelé le Hamas (mouvement islamiste palestinien) sera leur allié principal, le contexte l'oblige, et le Sinaï va être une base arrière où vont se réfugier les futures groupes armés.
Les premiers signes sont apparents par l'attaque contre des policiers. Seconde hypothèse, c'est d'aboutir à un consensus de dialogue. Dans ce cas, la confrérie va se scinder en deux, ce qui va créer une division entre les Frères musulmans. Dans tous les cas de figure, il faut s'attendre à des violences sur une longue durée. Notre source n'écarte pas des mesures préventives qui vont conduire à des mandats d'arrêt et des interpellations et la locomotive est déjà lancée. La composante des Frères musulmans sera désorientée et la seule solution pour laquelle ils vont opter, c'est de prise des armes. Il faut prévoir des attentats, estime ce haut cadre sécuritaire. Le développement des événements actuels est une suite logique pour des politologues, Morsi n'a pas compris les aspirations du peuple, il a volé le rêve des Egyptiens et la pire faute a été de couper les relations diplomatique avec la Syrie. Cela a conduit les Egyptiens à réclamer son départ, mais cela n'a-t-il pas été le prétexte pour mettre fin à la mission de Morsi et déclencher la mise en oeuvre du grand plan de déstabilisation du pays des Pharaons'