Algérie

«La situation dans la wilaya n'est pas catastrophique»



La courbe de contamination au Covid-19 à Constantine, qui était constante, a viré ces derniers jours pour atteindre des pics jamais atteints depuis l'apparition du premier cas le 22 mars dernier, c'était notamment le cas ce vendredi 10 juillet, où la wilaya avait enregistré 50 cas en une seule journée. Cette situation préoccupante a été qualifiée de «non catastrophique» par le premier responsable de la wilaya, M. Saci Abdelhafidh, qui a livré ses impressions au Soir d'Algérie.Avec 753 cas, 25 décès et plus de 500 guérisons, M. Saci Abdelhafidh a insisté pour dire que «la situation dans la wilaya est maîtrisée». Et d'expliquer, «personnellement je m'attendais à cette augmentation, il faut être raisonnable». Avant d'ajouter : «Après le déconfinement, on s'attendait à ce qu'il y ait une augmentation des cas de contamination, notamment après la reprise de tous les moyens de transport et l'ouverture des commerces.» Pour le premier responsable de la wilaya, «la situation n'est pas catastrophique et tous nos services hospitaliers font face de manière permanente à la demande, qu'elle soit en hospitalisation ou en consultation».
Il indiquera : «Nous sommes à 270 consultations par jour au niveau des 3 structures de santé, référents désignés pour la prise en charge de la pandémie, à savoir le CHU Benbadis, l'hôpital El-Bir et l'hôpital de Didouche-Mourad.» «Le personnel médical en première ligne pour la prise en charge des malades est de 400 personnes», renseigna-t-il.
Un plan B prêt à l'emploi
A la question de savoir si les capacités sanitaires de la wilaya ont été toutes épuisées, le wali répondra : «Les structures de santé de la wilaya ont atteint leurs limites, certes, mais nous avons ouvert et équipé d'autres services au niveau du CHU pour accueillir les nouveaux malades. Il s'agit du service de dermatologie qui a été affecté le 10 juillet à l'hospitalisation de patients infectés par le coronavirus, ainsi que d'une partie du service d'ophtalmologie.» La wilaya a pris d'autres mesures pour faire face à toute éventualité «Nous nous sommes préparés déjà à l'alternative en cas d'afflux de malades avec l'aménagement de l'Institut national de la formation paramédicale (INFPS) dans un souci de faire face à un déficit en matière de structures . L'établissement, situé à la cité Zouaghi-Slimane, dispose de 85 lits venus renforcer les trois établissements hospitaliers déjà aménagés à cet effet, depuis le début de la pandémie.
«Cet institut est prêt et nous avons même préparé un autre hôpital», a affirmé M. Saci, qui a tenu à préciser que l'objectif «est de faire plus de places pour accueillir de nouveaux malades et il faut que les citoyens constantinois sachent qu'il n'y aura aucun déficit dans leur prise en charge.» Abordant la question des vidéos chocs postées sur les réseaux sociaux, montrant des images insoutenables et une situation parfois déplorable dans laquelle se débattent des malades du coronavirus au niveau du CHU, pour le wali, «il s'agit de désinformation», précisant que ses services sont attentifs à toutes les informations véhiculées et qu'il en «vérifie régulièrement la teneur». A cet effet, il indiquera : «Nous travaillons avec sérénité, la santé est tenue par l'obligation des moyens et non par celle des résultats.»
La sensibilisation et l'adhésion volontaire avant la répression
Partant du principe qu'un citoyen averti et conscient est plus utile qu'un citoyen réprimandé, le chef de l'exécutif constantinois insistera pour «l'appel à une adhésion volontaire du citoyen au processus de prévention». «Il faut, insister sur le port de la bavette, le lavage fréquent des mains et la distanciation sociale», a-t-il soutenu, en expliquant que «le citoyen restera la colonne vertébrale du problème et de la solution en même temps». Une prise de conscience totale des citoyens doit s'effectuer sinon ça ne peut pas aboutir, puisque certains Constantinois restent réfractaires par leur indiscipline, voire leur déni de la maladie, au risque de catalyser la longévité de la pandémie.
«Il faut appeler les citoyens à accepter volontairement les gestes barrières et le respect des mesures du confinement partiel», insiste-t-il, avant d'ajouter : «Je ne suis pas favorable à la répression sauf dans certains cas, il faut une obligation morale pour se prémunir avant d'appliquer les mesures coercitives, mais j'estime que les choses évoluent sereinement au niveau de la wilaya.» Pour cela, des rencontres de manière régulière et périodique sont programmées avec les associations et les comités de quartier pour une meilleure sensibilisation. «Ces rencontres se poursuivront même au-delà de la pandémie, car une société civile active restera le meilleur moyen de sonder les préoccupations des citoyens», de l'avis du responsable.
Tous les marchés aux bestiaux sont fermés
A l'approche de l'Aïd-el-Adha et dans l'attente que la commission des fatwas relevant du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs tranche, elle qui est actuellement en contact permanent et soutenu avec les membres du Comité scientifique de suivi du Covid-19, quant à l'option d'interdiction du rituel du sacrifice, M. Saci a annoncé qu'au niveau de la wilaya de Constantine, «les marchés aux bestiaux sont fermés du fait du risque sanitaire qu'ils représentent et donc l'activité est suspendue». Et d'ajouter : «Malgré cela, nos vétérinaires sont instruits en vue de faire face à toute éventualité.» Enfin, le premier responsable de la wilaya a tenu à faire passer un message d'optimisme appelant les citoyens à être conscients et vigilants et saluant «tous les médecins et paramédicaux pour leurs efforts déployés pour préserver la santé du citoyen».
Ilhem Tir


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)