La SG du PT au forum de l’ENTV

Hanoun dénonce, une fois de plus, la mondialisation C’est une Hanoune sûre d’elle, fournissant des précisions sans fioritures, qui a affronté la presse ce samedi, à l’ENTV. Répondant sans agressivité mais avec des arguments qui ne laissent pas insensibles les nostalgiques de la Grande Algérie, celle que le président de la République a honorée en la distinguant, en déclarant s’il pouvait disposer de 19 autres copies, n’a pas dérogé à son habitude: «Temmar est non seulement le désertificateur qui ferme les usines les unes après les autres, mais également le ministre par qui le scandale arrive, la pomme de discorde qui divise le gouvernement». Que de chemin parcouru pour la Diva qui avait fait de la prison, simplement, pour avoir milité pour le multipartisme! Candidate -malheureuse mais élégante- à la présidentielle de 2004, Hanoune a fortement mis en garde contre les dangers de la mondialisation qui dépouille les pays de leur souveraineté, et dresse les populations entre elles pour pouvoir venir jouer au pompier. Les Américains sont clairement désignés. Des exemples? Le Liban qui n’arrive toujours pas à se trouver un président, tout comme les Kenyans qui s’entretuent pour en élire un, et le Pakistan qui vient de simplifier le problème en éliminant l’opposant principal et le concurrent qui avait le plus de chance de déboulonner Musharraf. Dénominateur commun à ce jeu des puissances qui s’amusent à se faire la guerre sur des terrains qui ne sont pas les leurs: le pouvoir. L’Algérie est en danger. C’est ce qui ressort en filigrane d’une réponse concernant le Sahara Occidental. Il faut faire cesser le langage des armes. La guerre est un jouet entre les mains des puissances qui veulent lancer une OPA sur notre pays. Les intérêts sont énormes et la tentation très forte. Protéger l’économie, redynamiser l’agriculture, faire confiance au cadre algérien et ne compter que sur soi. Le pays a le droit et le devoir de penser à ses intérêts. L’UE se joue de nous et le ministre des AE a reconnu que l’Accord n’a rien apporté. Le Venezuela et la Bolivie sont cités en exemple. La souveraineté, le maître mot. La paix est la priorité des priorités. Libre à Bouteflika de se représenter, au PT on respecte la liberté des candidatures à condition que les élections soient honnêtes. Les Algériens semblaient plutôt satisfaits de la prestation de la SG du PT qui a parlé avec une franchise de nature à cristalliser les voix et les intentions de vote. Hanoune s’oppose de toutes ses forces à tout ce qu’évoque la mondialisation qui a enfanté le phénomène des harraga. Il y a crise et 10 millions d’Algériens n’ont encore pas voté en novembre. L’heure est grave et les présidentielles sont déjà en vue. Plusieurs sondés comparaient Louisa Hanoune à Benazir Bhutto. Elle s’en défend, craignant peut-être de subir le même sort. La révision de la Constitution sera-t-elle le détonateur qui fera exploser la charge? Mieux vaut un 3ème mandat, une solution algérienne, qu’un gigantesque incendie qui donnera l’occasion à des tuteurs de jouer aux (faux) pompiers en remplaçant l’eau des canadairs par de l’huile. H. Djaziri