Algérie

La SFI pointe les obstacles à l'investissement privé dans les énergies



Bien que les conditions de production des énergies renouvelables, notamment solaire, soient réunies en Algérie, pour certains investisseurs étrangers, la règle des 51/49% est difficile ou impossible à mettre en ?uvre dans ce domaine.Des experts de la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale, ont souligné, dimanche, l'importance d'un cadre réglementaire clair et stable et d'une structuration financière des transactions avec des conditions favorables pour attirer le capital privé. Intervenant lors d'une conférence-débat sur le "Financement des énergies renouvelables : benchmark et apports de la SFI" organisée par le Club Energia du Forum des chefs d'entreprise (FCE), au siège de l'organisation patronale à Alger, Elena Merle-Beral, Senior Energy Expert à la SFI, a reconnu que l'Algérie a déjà déployé des efforts considérables pour le développement d'un cadre légal et réglementaire pour les énergies renouvelables. Mais le diable se niche dans les détails. Elle a estimé que ce cadre juridique et réglementaire devra être amélioré davantage pour attirer l'investissement privé et assurer la durabilité du soutien. Elena Merle-Beral a évoqué certaines mesures qui risquent de paraître comme des obstacles à l'investissement privé dans les énergies en Algérie. Elle a cité notamment "l'interdiction des prêts en devises étrangères" qui réduit considérablement les possibilités de financement des énergies renouvelables.
Pour rappel, en vertu des dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2009, les financements nécessaires à la réalisation des investissements étrangers directs ou en partenariat, à l'exception de la constitution du capital, devaient nécessairement être assurés par le recours au financement local. Par la suite, l'article 55 de la loi de finances pour 2016 est venu autoriser, au cas par cas, et sur autorisation du gouvernement, les financements extérieurs nécessaires à la réalisation des investissements des entreprises de droit algérien. Des exceptions pour les projets d'énergie pourraient être envisagées, ont plaidé les expert de la SFI. Elena Merle-Beral cite, également, le droit de préemption de l'Etat, la règle 51/49 dans le cadre des investissements étrangers. Pour certains investisseurs étrangers, la règle des 51/49% est difficile ou impossible à mettre en ?uvre. D'autres questions doivent être traitées dans le cadre des appels d'offres sur les projets des énergies renouvelables, entre autres, les risques de change et d'inflation, la solvabilité de l'acheteur. Mais pour Elena Merle-Beral, les conditions de production des énergies renouvelables, notamment solaire, sont réunies en Algérie. Les coûts de production de l'énergie solaire photovoltaïques, a-t-elle relevé, ont fortement chuté. Une centrale solaire peut être construite en quelques mois seulement. L'Algérie bénéficie de niveaux d'irradiation figurant parmi les meilleurs sur la planète. Adel Louahem, investment officer-infrastructure, a présenté certains projets accompagnés par la SFI en Jordanie, en Egypte et au Maroc. Adel Louahem a insisté sur la volonté politique très forte comme facteur-clé de succès, comme c'est le cas au Maroc, avec la création d'une entité dédiée aux énergies renouvelables. Concernant l'Algérie, l'expert évoque la nécessité d'un cadre d'investissement favorable et prévisible qui "ne change pas chaque année". Il ne suffit pas d'avoir un cadre d'investissement attractif. Il faut communiquer sur ce cadre pour changer la perception de l'image de l'Algérie. Adel Louahem a estimé, aussi, qu'il faut "soigner" le premier projet des énergies renouvelables, en matière, notamment, du choix du site et de la transparence. Il a évoqué la solution "clé en main" que propose la SFI. Scaling Solar offre un ensemble de services englobant l'assistance technique, une documentation standardisée, des financements préapprouvés et des instruments d'assurance et de garantie. Présente lors de la rencontre, la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatma-Zohra Zerouati, a rappelé que la politique des pouvoirs publics mise sur l'intégration nationale pour l'instauration d'une industrie nationale des énergies renouvelables.
Meziane Rabhi


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