La servitude de la mosquée El Bey Mohamed détournée

Le parfait fait accompli La mosquée El Bey Mohamed El Kebir si- tuée au centre ville, faisant angle entre le boulevard de Tripoli et la rue Djillali Daifallah, est en proie depuis un certain temps à une polémique, survenue suite à l’incorporation d’une surface, servant de servitude, à un local à usage commercial, mitoyen à ce lieu du culte. La situation devenant de plus en plus compliquée au fil du temps, plus de vingt ans, semble tourner au fait accompli, puisque l’actuel propriétaire dudit local est le dernier d’une série d’acquéreurs. A l’origine, un couloir d’environ deux mètres de large et de vingt mètres de long, séparait la mosquée de l’immeuble mitoyen, situé du côté de la rue Djillali Daifallah(ex Besançon). L’ancien propriétaire de la petite habitation se trouvant au bas du bâtiment, décida alors de fermer la séparation en installant un portail métallique, s’appropriant les lieux sans que personne n’intervienne. Quelque temps plus tard, l’habitation pourvue de deux pièces fut vendue pour devenir un atelier englobant en prime le fameux couloir. C’est ainsi que de main en main, avec de simples autorisations, la servitude de l’une des plus vieilles mosquées d’Oran, datant de 1799 et inscrite pour être répertoriée comme monument historique, devint par le fait accompli et la force du temps, une dépendance de l’habitation. Le nouvel acquéreur, consacrant un lourd investissement pour l’aménagement de son local, prendra même quelques centimètres du mur de la mosquée pour des travaux d’embellissement de la façade. La loi concernant la conservation des lieux de culte et des monuments relevant du patrimoine historique, étant très claire, de tels dépassements ne peuvent être passés sous silence. C’est d’ailleurs suite à des correspondances adressées aux autorités concernées que la direction des Affaires religieuses, les responsables du secteur urbain concerné ainsi que les services chargés de la sauvegarde du patrimoine au niveau de la gendarmerie, ont été informés et une visite des lieux programmée. Selon nos informations, la servitude de la mosquée, du côté du boulevard de Tripoli, ferait, elle aussi, l’objet d’un dépassement, moins grave mais bien réel car une grille a été installée, limitant l’accès du couloir. Les raisons évoquées ne semblent convaincre ni les riverains, ni l’imam de ce noble lieu de culte. Zitouni M.