Algérie

La "Semaine du départ" du gouvernement Ennahdha lancée par l'opposition Le compte à rebours a commencé



La
Ils étaient des milliers d'hommes et de femmes, et dont plusieurs portaient des robes aux couleurs en harmonie avec les couleurs du drapeau tunisien, qu'elles ont confectionnées pour l'occasion. Le message n'est pas difficile à comprendre : un refus catégorique, par-delà les tractations politiques, d'un certain modèle de société qui ne ressemble guère à l'idée que l'on pourrait se faire de la Tunisie.Le fameux débat de "qui tue qui '" des années noires en Algérie, et qui a fait des émules un peu partout dans le monde, s'invite étrangement en Tunisie ces derniers temps. "Qui a tué Chokri Belaïd ' Qui veut tuer la Tunisie ' N'est-ce pas le projet politique religieux ' L'obscurantisme, la violence et le terrorisme '", pouvait-on lire sur une énorme pancarte.
Il faut savoir que beaucoup d'observateurs estiment qu'Ennahdha n'est pas dupe au point d'en arriver aux assassinats politiques auxquels on lui porte la responsabilité ou de les avoir commandités. Enfin, lors de cette manifestation, l'on insistait plus à la dissolution du gouvernement que la dissolution de l'Assemblée nationale constituante.
Ces 60 000 manifestants, selon le député Samir Ettaieb, 10 000, selon les policiers, ont battu le pavé samedi soir sur les lieux quotidiens de la manifestation à la place du Bardo en répondant à l'appel de l'opposition tunisienne qui a lancé sa "semaine du départ" qui doit forcer le gouvernement dirigé par Ennahdha à démissionner après un mois d'une impasse politique déclenchée par l'assassinat de l'opposant Mohamed Brahmi.
Le Front de salut national (FSN), une coalition hétéroclite allant de l'extrême gauche au centre droit, a prévu de multiplier les rassemblements pacifiques à travers la Tunisie tout au long de la semaine, et ce, jusqu'au 31 août pour forcer le gouvernement à la démission. "Il faut faire chuter ce gouvernement de la honte", a déclaré devant la foule le député Mongi Rahoui, en dénonçant "les assassinats politiques, le terrorisme, le harcèlement des militants politiques et l'appauvrissement du peuple" ayant cours sous son autorité. "Nous leur disons : nous allons venir à la Kasbah (siège du gouvernement, ndlr) et ils partiront", a lancé l'élu Samir Ettaieb. Les opposants n'ont pour le moment pas annoncé de calendrier pour leurs actions à venir. Cette campagne annoncée intervient après que la médiation entamée début août par le puissant syndicat UGTT n'eut pas permis une fois de plus vendredi de rapprocher les positions d'Ennahda et celles du Front de salut national.
La situation reste au point mort depuis l'assassinat du député Brahmi fin juillet. L'opposition et Ennahda campent sur leurs positions plongeant ainsi le pays dans le flou total.
Pour l'opposition, il n'y aura pas de dialogue ni négociation tant que le gouvernement n'a pas démissionné. Alors qu'Ennahdha refuse la démission de son gouvernement et la mise en place d'un cabinet apolitique, les opposants considèrent ces revendications comme le préalable à des pourparlers directs sur leurs autres désaccords, tels la finalisation de la Constitution et de la loi électorale.
Plusieurs dirigeants d'Ennahda ont même estimé que les revendications de l'opposition constituaient une tentative "de coup d'Etat" modelée sur le renversement par l'armée égyptienne du président islamiste Mohamed Morsi. Les deux camps ont, cependant, donné des signes timides de concessions, Ennahda admettant que son gouvernement pourrait être amené à démissionner à terme et les opposants insistant de moins en moins sur la dissolution de l'ANC, leur autre revendication.
I. O.
Nom
Adresse email


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)