Algérie

La semaine de la «Rahma»'



Les spéculateurs ont-ils gagné la bataille du «Ramadhan»' Après 10 jours de jeûne, la mercuriale est toujours en hausse. La pomme de terre, aliment phare de la table des Algériens, résume à elle seule cette situation. Son prix reste au-dessus de la barre fatidique des100 dinars le kilogramme. Il s'est même stabilisé autour des 120 dinars. Cela, dire que l'on est en pleine saison de la récolte de ce tubercule et qu'en parallèle, des quantités énormes ont été déstockées. Que se passe-t-il donc' Il y a quelque chose qui cloche dans cette histoire. On ne parle pas là de la banane qui est un produit exotique importé de l'étranger, même si le kilogramme a atteint un niveau qui frôle l'indécence, avoisinant les 800 dinars. Non, non il s'agit des produits de nos terres essentielles pour le «f'tour», à l'exemple de la tomate, qui se maintient aux alentours des 120 dinars le kilogramme, la carotte 100 dinars le kg ou encore la courgette à 150 dinars. Bref, pratiquement tous les fruits et légumes restent à des prix inaccessibles aux moyennes et petites bourses.Certains vous diront que l'on est habitué à cette chanson qui se répète à chaque mois de Ramadhan. Les augmentations intempestives des prix étant devenues une «tradition», cela ne devrait pas nous choquer. Peut-être. Mais, habituellement, après la première semaine de jeûne, les «cours» du marché reviennent à un prix normal. Ce n'est pas le cas cette année. Ils restent stables mais à un niveau élevé. Pourquoi' Assisterons-nous, les prochains jours à une baisse' Cette semaine sera-t-elle, enfin, celle de la «Rahma»' Les prochains jours nous le diront...Toutefois, d'ores et déjà, il semble que le dispositif mis en place par le ministère du Commerce et celui de l'Agriculture se dirige vers un échec. Il n'aura pas réussi à contrer les spéculateurs. Force est de constater que les «marchés de la Rahma» n'ont pas été différents de ceux des dernières années, malgré leur nombre, plus élevé. À quelques exceptions près, comme celui de Khemis El Khechna, dans la wilaya de Boumerdès, ils ont été une coquille vide. Il y a des choses intéressantes à de bons prix, mais il ne s'agit pas de produits essentiels, nonobstant l'huile et la semoule. Rares sont ceux qui proposent les fruits et légumes et quand c'est le cas, leurs prix ne diffèrent guère de l'extérieur. Comme l'a fait remarquer un retraité, qui voulait faire ses courses dans l'un de ces marchés, on a plus l'impression d'être dans une foire qu'un marché avec du pop-corn, du chocolat et même de la barbe à papa. Les spéculateurs ont donc trouvé le champ libre, afin de dicter leurs loi pendant que Kamel Rezig et Abdelhafid Henni nous couvraient de belles promesses. C'est la même remarque qui peut être faite sur les produits de large consommation, sujets à des tensions, que sont la semoule, le lait en sachet et à un degré moindre, l'huile de table. Si, pour ce dernier, le problème ne se pose plus dans la capitale, certaines régions du pays souffrent pour s'en procurer, à l'instar de Tizi-Ouzou. Le lait en sachet, c'est un autre débat. Les services du commerce ont revu la cartographie de distribution; des quantités en plus de poudre de lait ont été injectées sous ordre direct du président Tebboune.
Néanmoins la crise se ressent encore plus que les mois précédents. Des queues humaines énormes se forment chaque jour afin d'acheter ce fameux sachet de lait. Certains attendent des heures, dans l'espoir de pouvoir s'en procurer. D'autres n'ont pas cette chance. Allons-nous accuser les citoyens de surconsommation' Ce n'est peut-être pas faux. Cependant, celui qui a le «courage» de rester des heures à attendre son sachet de lait ou de se réveiller à cinq heures du matin a-t-il d'autres choix' En tout cas, si les choses ne s'arrangent pas dans les prochains jours, les deux ministres auront échoué à leur grand oral. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, leur aura donné tout le temps de se préparer, en donnant des instructions claires pour que «Sidna Ramadhan´´ se passe dans les meilleures conditions. Rezig et Hani nous ont servi du... «réchauffé».


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