Algérie

La sécurité des ouvrages hydrauliques au coeur des priorités



Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays au mois de février dernier ont rempli 26 barrages à 100% sur le nombre total de 65 barrages que compte le pays. Un taux global de remplissage de 73% contre 65% au mois de Janvier. Des pluies qui ont été bénéfiques car profitant à la reconstitution des nappes phréatiques mais qui posent aussi la problématique de la sécurité de ces ouvrages hydrauliques.En effet, comme ce fut le cas lors du séisme de Boumerdès qui a ébranlé le pays en 2003 et mis à nu les défauts de construction, les dernières intempéries ont également démontré des risques sur ces ouvrages. En effet, des informations ont circulé concernant des risques d'affaissement.C'est le cas, notamment, au niveau du barrage de Koudiet Acerdoune, commune de Maâla, Daïra de Lakhdaria dans la wilaya de Bouira, où les riverains ont affiché leur inquiétude quant à un risque d'affaissement de ce grand ouvrage hydraulique. Les autorités locales de la wilaya de Bouira ont confirmé que cet affaissement concerne l'amont de la digue du barrage, dû à des infiltrations d'eau.
Vers des travaux de maintien du terrain de Koudiet Acerdoune
Fort heureusement, les premiers résultats de l'analyse effectuée par l'équipe d'experts qui a été dépêchée sur les lieux ont donc écarté toute anomalie liée à la structure du barrage. Car l'affaissement concerne le collecteur du transfert du barrage Koudiet Acerdoune. Les experts qui se sont déplacés sur les lieux ont recommandé d'engager des travaux de maintien de terrain afin de stopper ce phénomène. Pour rappel, les glissements de terrain à Koudiet Acerdoune ne sont pas récents. Le groupe français Razel qui a réalisé le projet a dû interrompre les travaux à plusieurs reprises à cause de ce phénomène. Pour régler ce problème et poursuivre le projet, l'entreprise avait engagé des travaux de dégagement de plus de 02 millions de mètres cubes de terre afin de prévenir d'autres glissements de terrain. Koudiet Acerdoune, deuxième plus grand ouvrage hydraulique du pays, n'est pas le seul à connaître cette situation des suites des intempéries. La direction de l'Hydraulique a fait aussi état de l'endommagement d'un linéaire global de 45000 mètres de canalisations d'AEP et d'assainissement. Ceci en plus de 20 forages emportés par les crues ou ensevelis, la déstabilisation de 30 sources de moyenne importance, de 8.550 m3 de gabions de protection, et l'affouillement de 21 retenues collinaires. Cette situation remet sur le tapis le respect des normes de construction de tels ouvrages. D'ailleurs, à cette question, le ministre à charge de ce secteur, M. Abdelmalek Sellal, a démenti toute rumeur et souligné que les ouvrages algériens ont été réalisés conformément aux critères reconnus au niveau mondial. De plus, une fois la structure réalisée, un suivi rigoureux est assuré pour être au fait des mouvements du sol et de la résistance des barrages. Toujours concernant la sécurisation des barrages, le ministre avait fait savoir que «ces infrastructures hydrauliques sont construites de façon à contenir la quantité d'eau disponible, en avançant la preuve du barrage de Béni Haroun qui a atteint le volume record d'un milliard de m3, ce qui a nécessité de faire des lâchers d'eau comme cela se fait partout ailleurs et sous surveillance technique pour éviter de causer des problèmes aux riverains.

Des ouvrages plus sécurisés dans le futur
Pour les constructions futures de ces ouvrages avec des systèmes de sécurité pour les riverains, leur emplacement restera conditionné par la géomorphologie qui permet la rétention des eaux de pluie. C'est du moins ce qu'avait annoncé le ministre à charge du secteur des ressources en eau. Et pour plus de sécurité dans les villes et éviter des inondations, «il est impératif de se conformer aux normes de construction légales et éviter les lits des oueds, car la nature reprend inévitablement ses droits», avait encore dit Sellal. Justement pour prévenir les villes contre les inondations, «une étude est en cours de réalisation en collaboration entre le ministère et l'Agence spatiale algérienne (ASAL) en vue de repérer les zones inondables, élaborer un programme de confortement des oueds là où la densité des populations est importante». Il faut savoir aussi qu'un travail avec des partenaires étrangers est en train de se faire pour acquérir l'expérience nécessaire et procéder en commun à des auscultations des barrages. Cet échange d'expériences permet le transfert de technologies afin de mieux contrôler les barrages actuellement en service. Il faut savoir que l'Algérie active ainsi dans la maîtrise de nouvelles techniques de surveillance des barrages en utilisant le GPS et la télédétection pour les méthodes d'auscultation. L'expérience des Espagnols en termes de gestion des ouvrages et du transfert technologique avait d'ailleurs été exposée en Algérie, il y a quelques années, et permis aux responsables et même aux ingénieurs présents de s'en imprégner. De plus, les partenariats tous azimuts faits avec les plus grandes entreprises étrangères lors des réalisations des barrages profitent aux ingénieurs et techniciens algériens qui acquièrent de l'expérience et dans la réalisation et dans l'exploitation et le contrôle de ces grands ouvrages qui ont coûté des sommes faramineuses. Le contrôle et la sécurité des ouvrages hydrauliques sont très importants et indispensables pour prévenir et éviter les désastres environnementaux et écologiques. C'est pourquoi les responsables à charge de ce volet font un travail qui consiste à établir une connexion entre les ouvrages avec une gestion automatique par le biais de l'information fiable en temps réel. Ceci, en tenant compte du niveau des stockages et du comportement de tous les éléments au niveau des ouvrages.
B. A.


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