Le système de la "sécu" est en danger. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a de nouveau tiré la sonnette d'alarme. L'énorme facture de remboursement de médicaments vient rappeler que le déficit est important et qu'il est temps d'engager les réformes nécessaires. En fait, la nouvelle mise en garde du ministre suggère deux lectures : la première a d'abord trait aux dépenses de l'Etat sur la santé, en général, et le médicament, en particulier.Des millions de dollars sont alloués chaque année à ce secteur sensible sans que le citoyen sente paradoxalement une amélioration de sa prise en charge dans les structures publiques qui deviennent non seulement dépassées aussi bien par le nombre de patients, mais qui font également les frais d'une dévalorisation sociale en raison de la faible rémunération salariale qui y est appliquée. La seconde pose le problème de la gestion de la Sécurité sociale. On sait depuis déjà un certain moment qu'il y a de moins en moins de cotisants du fait de plusieurs raisons.
On peut citer, bien entendu, le secteur informel qui continue de manipuler dangereusement la moitié de la masse monétaire qui circule dans le pays et qui emploie des milliers de travailleurs dont l'Etat est aujourd'hui incapable d'en définir le nombre. Il y a également certaines PME, Sarl ou Eurl qui refusent de déclarer la totalité de leurs employés, limitant les cotisations sociales aux dirigeants ou chefs de service. Devant cette situation, quelle réforme pourrait être engagée pour sauver un système de Sécurité sociale dont l'Etat demeure le principal pourvoyeur de fonds en termes de cotisation et de déclaration sociales '
La question doit être posée dans sa globalité. On ne peut séparer le système de la Sécurité sociale de la gouvernance et du système économique en vigueur. Seule une réforme qui prendrait en compte l'apport du privé national non spéculatif et qui engagerait une véritable modernisation du système financier pour mettre fin au diktat des barons de l'informel est à même de créer les conditions qui permettraient de sauver un système dont tout le monde profite aujourd'hui, mais dont personne n'est responsable.
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Posté Le : 20/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salim Tamani
Source : www.liberte-algerie.com