Algérie

La seconde vie de Réda Malek



Après une richecarrière aussi bien au plan national qu'international, Réda Malek est entré enhibernation annonciatrice d'une retraite bien méritée.Mais voilà quedes SDF politiques viennent frapper à sa porte pour quémander le parrainage deson organisation, l'ANR, elle-même entrée en hibernation, en vue de seprésenter aux législatives du 17 mai prochain.En effet, lesgens de l'UDR et des «cadres du MDS» se sont, paraît-il, rapprochés de lui envue de parrainer les listes qu'ils voulaient présenter. Ayant sûrement reconnuen lui une des voies qui mènent au système.Mais voilà, aulieu de remercier ces repentis d'un nouveau genre d'avoir pensé à le sortir del'anonymat, il n'a pas pu s'empêcher de faire la fine bouche en posant des«conditions d'hébergement». C'est que l'ancien négociateur d'Evian a sespetites habitudes qu'il ne veut pas voir chamboulées par des SDF politiques.Aux premières desquelles «renoncer à la lutte des classes».Mais que notrevaleureux vétéran se rassure: cette condition est tout à fait superflue. Pourplusieurs raisons d'ailleurs.D'abord, quand onest réduit à chercher de la sorte un parrainage, quel qu'il soit, c'est qu'onest prêt à accepter n'importe quelle condition en échange de quelqu'un quivoudra de nous.Ensuite, parceque l'auteur de «la peur doit changer de camp» sait mieux que quiconque que leconcept de «lutte de classes» a depuis longtemps disparu de la littérature duMDS et des organisations qui lui ont donné naissance.Enfin, cettecondition, on l'aura comprise, vise à faire pression sur les transfuges du MDSpour mettre de l'eau dans leur vin concernant la question de l'intégrisme. Mais là aussi,l'ancien collaborateur du grand Abane Ramdane peut se rassurer: on ne devientpas des SDF politiques transfuges s'il nous reste encore une infime trace desidées du MDS.L'ancien chef dugouvernement peut à présent réaliser son rêve d'être le leader des démocrates.Après ses échecs répétés de convertir Saïd Sadi et Hachemi Cherif, il peutrevendiquer fièrement l'exploit d'avoir réussi avec Amara Benyounès et AliHocine. Et cela s'appelle le pôle démocratique s'il vous plaît. On se rappelle que les nombreuses tentativesde réaliser le rassemblement des démocrates ont toutes échoué, entre autres àcause de l'intransigeance de Réda Malek quant à la suppression de l'article 2de la Constitution. Aujourd'hui que ce rassemblement estpossible, il est légitime de se demander lequel d'entre eux a évolué sur cettequestion: le président du CCN ou les adjoints de Sadi et Cherif ? Au fond, Réda Malek est l'exemple type des«démocrates» du système. Comme eux, il partage la seule qualité qui fait leurutilité, donc leur acceptabilité: une propension démesurée à jouer les secondscouteaux, à toujours se contenter des rôles d'auxiliaires, de nègres etd'exécutants serviles, prêts à obéir au doigt et à l'oeil. Et cela même lorsquele hasard ou les vicissitudes de l'histoire font qu'ils se retrouvent à occuperles premiers rôles. Comme en 92 où ils ont permis au système de se tirerd'affaire pour ensuite rentrer chez eux et laisser les autres, ceux qui ontvocation à cela, gérer la suite. Pour s'en tenir au cas qui nous concerne, enl'occurrence Réda Malek, son CV est l'équivalent de la somme de celui de tousces messieurs qui nous gouvernent: rédacteur en chef du journal El Moudjahid autemps de la Révolution, membre de la délégation qui a négocié l'indépendance del'Algérie à Evian, principal rédacteur de la Charte nationale de 1976, ministredes Affaires étrangères, président du Conseil Consultatif National mis en placepar Boudiaf, membre du HCE, chef du gouvernement, brillant intellectuel... etla liste est encore longue. Qui parmi ceux qui sont aux commandes de l'Algériepeut se prévaloir d'un pareil CV ? Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, c'est uncrypto-islamiste qui est chef du gouvernement et non pas lui ? Sans doute parreprésailles à sa phrase historique «la peur doit changer de camp». Mais alors,pourquoi c'est aux dissidents du MDS qu'il demande de montrer patte blanche surprécisément ce qui lui vaut de n'avoir jamais figuré dans le tiers présidentielau sénat depuis 10 ans, par exemple ? A quoi rime ce cirque ? J'essaie decomprendre les raisons d'un tel effacement, je n'arrive pas. Patriotismeexcessif ? Sens aigu de l'Etat?         Héritage du mouvement national? Libres à euxde se contenter dans ces seconds rôles, à nous de nous émanciper.


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