Algérie

La sécheresse menace les terres agricoles


Le comité d'affectation de la ressource hydrique (CARH), présidé par le secrétaire général du ministère des Ressources en eau, n'a pas affecté à la wilaya de Tipaza les ressources nécessaires pour irriguer, à partir du barrage de Boukourdane, les terres agricoles du Sahel , qui se trouvent dans les communes de Tipaza, Hadjout, Nador, Sidi Amar, Cherchell, Sidi Ghilès, Hadjret Ennous d'une part, et le secteur « C » du périmètre de la Mitidja ouest, d'autre part, soit au total une superficie de 5888 ha. Le volume d'eau affecté par le CARH à partir du barrage de Boukourdane, qui se situe, rappelons-le dans la daïra de Sidi Amar, ne cesse de chuter. 6,5 millions de mètres cubes, 4 millions de mètres cubes, zéro m3, tel est l'apport décidé par le CARH, respectivement en 2007, 2008 et 2009. Le niveau du barrage de Boukourdane en cette fin du mois d'avril avoisine 31 millions de mètres cubes d'eau. La capacité de cette infrastructure du secteur de l'hydraulique s'élève à 95 millions de mètres cubes. La situation en matière d'irrigation pour les terres agricoles en question s'annonce dramatique. L'inquiétude et le désarroi ont gagné les esprits des responsables de la wilaya et des fellahs, qui ont investi des milliards dans la production agricole. Ils craignent la catastrophe. Ce qui n'est pas le cas pour les terres agricoles irriguées régulièrement par le barrage Bouroumi (Aïn Defla).Du reste, un volume de 15 millions de mètres cubes d'eau a été affecté au profit des terres agricoles du secteur de la Mitidja ouest, hormis la zone « C », soit une superficie globale qui avoisine 24200 ha, dont 15600 ha se trouvent dans la wilaya de Tipaza, et le reste dans la wilaya de Blida. Compte tenu de l'état de la réserve du barrage de Boukourdane et de l'inexistence d'une interconnexion de réseau entre les barrages de Boukourdane et de Bouroumi, la sonnette d'alarme a été tirée pour trouver une solution afin d'irriguer l'arboriculture par doses de survie. Il n'est plus question de parler aujourd'hui de cultures maraîchères dans la wilaya de Tipaza. Le comité de suivi de la wilaya, installé depuis 2006, qui tient des réunions périodiques pour s'enquérir de l'évolution de l'irrigation des terres agricoles, a entrepris des démarches pour proposer des solutions concrètes selon la réalité du terrain, afin d'amener le CARH à prendre une décision dans les plus brefs délais.L'alimentation en eau potable (AEP) n'est pas touchée par cette situation inquiétante. En effet, pour l'année 2009, le CARH a affecté 12,5 millions de mètres cubes pour l'AEP à partir du barrage de Boukourdane. Aussi, nous a déclaré un cadre du secteur à Tipaza : « Nous exhortons le CARH à nous autoriser à transférer 2,5 millions de mètres cubes d'eau destinée initialement à l'AEP, vers l'irrigation. » Le directeur de l'hydraulique de la wilaya affirme, cependant, qu'il est impossible d'atteindre un volume de 12,5 millions de mètres cubes, car la station de traitement ne pourra pas produire au-delà de 10 millions de mètres cubes. Ce faisant, un cadre de la direction des services agricoles (DSA) n'a pas dissimulé son pessimisme, en raison de cette sécheresse inattendue. A souligner par ailleurs que les 2 stations d'épuration et de traitement des eaux usées (STEP) de Tipaza et de Hadjout produisent quotidiennement 6000 m3 d'eau pour l'irrigation des terres agricoles, alors que leur capacité prévue est de 11200 m3/jour.Des projets de branchements des réseaux pour drainer toutes les eaux usées vers les STEP n'ont pas été initiés, ce qui les prive d'une augmentation de production d'eau. L'inexistence de l'interconnexion entre les barrages rend difficile la mission des gestionnaires locaux du secteur quant à faire face à ces problèmes. En outre, la faible pluviométrie n'a pas permis d'alimenter le barrage de Boukourdane d'un volume appréciable, contrairement aux barrages des autres versants opposés, pour satisfaire les besoins des fellahs. Les conséquences de ce manque d'eau pour irriguer les terres agricoles du Sahel algérois risquent d'entraîner la faillite de nombreux agriculteurs.
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