Algérie

La sécheresse fait augmenter les importations de céréales


Le directeur de la production et de la régulation des produits agricoles au niveau du ministère de l'Agriculture, Assabah Amar, a précisé hier, lors d'une conférence tenue en marge de la rencontre des présidents des CCLS avec le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, que la production céréalière a atteint durant la saison 2007/2008, 17 millions de quintaux, jusqu'au 10 août, alors que le bilan définitif devrait atteindre les 21 millions de quintaux à la fin de cette campagne, contre 41 millions de quintaux récoltés en 2007, soit un recul de la production céréalière de l'ordre de 50%.

Cette baisse de la production s'explique, selon le conférencier, par une insuffisance pluviométrique durant cette année, notamment à l'ouest du pays. Et de préciser que plus de 1,7 million d'hectares de culture céréalière dans cette région ont été touchés par la sécheresse. M. Assabah a ajouté que le déficit de la production de céréales va pousser l'Etat à augmenter les importations afin de répondre aux besoins estimés entre 60 et 80 millions de quintaux par an.

Et pour ne pas dépendre exclusivement des aléas climatiques, le ministre de l'Agriculture, Dr Rachid Benaïssa, a recommandé aux présidents des coopératives des céréales et légumes secs (CCLS) et les présidents des chambres de l'agriculture l'introduction de l'irrigation d'appoint pour l'amélioration des rendements et l'utilisation rationnelle des ressources hydriques. Le ministre a cité l'exemple des Américains qui utilisent des citernes pour l'irrigation d'appoint pour ne pas dépendre des barrages. Assabah Amar a précisé que «l'irrigation d'appoint nous fera gagner 20 quintaux à l'hectare».

Le ministre a déclaré que l'Algérie compte 132 communes qui ont une grande capacité de rendement. Ces dernières qui sont réparties à travers 9 zones déjà identifiées, feront l'objet d'un travail ciblé. Le département de Benaïssa a déjà fixé le taux de croissance prévisible en production céréalière pour certaines wilayas. Ainsi, il est attendu que la wilaya de Sétif enregistre un taux de croissance annuel de 9% d'ici 2013, les wilayas de Constantine et Oum El-Bouaghi devront atteindre les 8% et Guelma devra enregistrer 5% de croissance.

Le ministre a mis en garde tous les présidents des CCLS quant à l'application, la vulgarisation et la sensibilisation sur les nouvelles dispositions prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire. «Si vous n'assumez pas vos missions, vous n'avez qu'à partir», a-t-il indiqué en précisant que toutes les CCLS, les chambres et les directions de l'agriculture seront soumises à un contrôle et une évaluation administrative. S'adressant aux responsables de la CCLS et de la chambre de l'agriculture de la wilaya de Constantine, le ministre a fait savoir que cette wilaya a intérêt à améliorer son rendement en matière céréalière, car elle dispose à l'heure actuelle de tous les moyens pour réussir. Il dira sèchement «vous n'avez qu'à entretenir de bonnes relations avec les agriculteurs et éviter davantage les chantages avec ces derniers». Enfin, Benaïssa a appelé pour une prise de conscience générale de la part des professionnels et acteurs du secteur, car il s'agit, selon lui, de garantir la sécurité alimentaire et la souveraineté nationale.

La facture des céréales, semoules et farines a atteint 1,90 milliard de dollars au 1er semestre 2008, contre 910,4 millions USD à la même période 2007, enregistrant ainsi une hausse de 109,53%. Les besoins de l'Algérie en matière de céréales restent très importants, ils sont de l'ordre de 70 millions de quintaux alors que nous produisons seulement 21 millions de quintaux de céréales. Donc, l'amélioration de la production céréalière reste pour le ministre un défi à relever pour réduire l'importation et du coup la dépendance.

Il insiste pour dire que tous les moyens ont été mis à la disposition des agriculteurs, «suppression des taux intérêt des crédits de campagne au profit des éleveurs et des agriculteurs, exonération de la taxe sur les intrants et sur les matériels agricoles produits localement», a-t-il rappelé, en demandant aux présidents des CCLS et aux présidents des chambres d'agriculture de soutenir et d'orienter les agriculteurs. «Vous devriez établir des liens directs avec les agriculteurs en leur expliquant les nouveaux dispositifs adoptés en leur faveur, vous devriez aussi les aider et les accompagner à formuler des demandes de financement auprès des banques et il faut les aider à surpasser les entraves», a-t-il recommandé.


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