Algérie

La scène politique s'emballe



La scène politique s'emballe
Les sites d'affichage, les lieux pour les meetings, la mise à jour du fichier électoral, la distribution des cartes d'électeurs... sont les opérations réalisées par la direction de la réglementation.Profitant de l'ignorance d'une bonne frange de la société, les comités de soutien des deux principaux candidats auraient induit des personnes en erreur en leur proposant de parrainer un candidat alors qu'ils roulent pour un autre. L'expiration des délais réglementaires pour le dépôt des candidatures permet désormais, de faire le point et de voir plus clair.«L'élection se limitera et se jouera à Bouira pour deux candidats proches des cercles du pouvoir. Ni Louisa Hanoune, ni Rebaïne ne disposent d'une base électorale précise», nous affirmera un cadre du RND. Le PT a subi deux revers consécutifs lors des échéances électorales passées où il n'a obtenu aucun siège au niveau de l'APW où il avait siégé par le passé. A Bouira et depuis la convocation du corps électoral, les staffs des candidats Benflis et du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, se sont empressés d'occuper le terrain. Des rumeurs font état d'opérations illégales de collecte des signatures de parrainage. Jusqu'à hier, personne n'a présenté une quelconque preuve. Profitant de l'ignorance d'une bonne frange de la société, les comités de soutien des deux principaux candidats auraient induit des personnes en erreur en leur proposant de parrainer un candidat, alors qu'ils roulent pour un autre. Ainsi, un partisan de Benflis, ancien élu national du FLN et ancien partisan de Bouteflika, a fait signer des parrainages pour son candidat sans informer les concernés qu'il a changé de camp. S'agissant toujours de ces deux candidats, il est opportun de préciser que la composante des comités de Benflis est majoritairement formée d'ex-Flnistes qui l'avaient soutenu en 2004, avant de se rétracter pour réintégrer le clan de Belkhadem, d'être élu sur des listes FLN pour une seconde fois revenir aux côtés de l'enfant de Batna. Ces figures, qui font pour leur grande majorité du tourisme politique, sont la cause essentielle qui a poussé plusieurs jeunes à rejeter d'un revers de la main toute élection. «Les mêmes opportunistes sont dans les staffs des candidats. Ils profitent de la situation pour faire des situations personnelles», nous confiera un jeune du quartier de Draâ El Bordj, membre de la nouvelle association Barakat. «Notre action n'est pas contre le président Bouteflika qui mérite une retraite dorée, il a fait son devoir, on doit le laisser se reposer. Ceux qui le poussent à briguer un 4ème mandat sont ceux qui veulent tirer encore profit. Les membres des comités de soutien sont des gens qu'on connaît. Sans aucun niveau intellectuel, ils se sont fait de belles carrières et de belles situations sociales. Ils ne lâcheront rien», commente notre interlocuteur. Pour revenir à l'élection, l'administration dit avoir mis toutes les dispositions nécessaires au bon déroulement.Les sites d'affichage, les lieux pour les meetings, la mise à jour du fichier électoral, la distribution des cartes d'électeurs, la réquisition des personnels d'encadrement, l'installation de la commission de contrôle... sont les opérations réalisées par la direction de la réglementation. A quelques jours du début de la campagne électorale, les données laissent croire que cela se jouera entre Bouteflika et Benflis. La troisième partie, celle qui rejette cette élection qu'elle qualifie de mascarade, tentera de rallier le maximum de citoyens pour boycotter. Dans ce marasme le silence des partis très bien ancrés dans la région, en l'occurrence le RCD et le FFS, met les citoyens dans l'embarras. La déclaration du secrétaire national, Ahmed Bettatache, l'enfant de Bouira qui lance un appel pour une concertation autour du changement du système et son refus d'adhérer à des actions contre une personne, a été largement commentée hier. Bon nombre d'adhérents du parti d'opposition voient dans cette position un attentisme. «On veut d'abord voir qui aura le dernier mot pour ensuite aller vers lui», pense un ancien élu communal. «Depuis le départ de si L'Hocine, le FFS n'est plus le FFS», ajoute notre interlocuteur. Du côté du RCD aussi, l'heure est à la réorganisation des rangs.Le siège du parti reste étrangement fermé depuis plus de deux années. Même si la direction nationale a clairement affiché sa position, localement le parti tergiverse et observe lui aussi un attentisme en ne se mêlant à rien. «Ce ne sont pas des habitudes de notre parti qui, en pareille circonstance, a de tout temps pris les devants pour les causes démocratiques, pour la liberté individuelle... tout ça c'est du passé», ironise un ancien cadre qui s'est retiré depuis le départ de Sadi. La radio locale en coordination avec la Chaîne I, et pour marquer sa présence dans ce bouillonnement politique, cumule des émissions sur les réalisations à travers la wilaya. Les directeurs de l'exécutif ont tour à tour sérié les projets réalisés, en cours ou programmés. La vie à Bouira n'est pas aussi rose qu'on a voulu le montrer hier. La démarche rationnelle voudrait qu'on soit réaliste en montrant ce qui est fait et ce qui reste à faire.




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