Algérie

La Satim bat de l'aile



La Satim bat de l'aile
L'Algérie compte seulement 1 million de détenteurs de cartes CIBElle semble perdre son rythme de départ et fait subir aux clients des attentes qui vont jusqu'à six mois.Elle se fait de plus en plus rare. Selon certains banquiers, la carte bancaire CIB est insuffisamment délivrée depuis quelques mois, voire inexistante chez certaines agences. Au coeur de la problématique, la société chargée d'organiser et de réguler sa confection et sa délivrance, en l'occurrence la Satim, la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique.Créée en 1997, elle lance l'utilisation des DAB (distributeurs de billets de banques) à partir de 2006 et compte 637 DAB à sa charge, sur un nombre global de 1200. Elle est chargée de la fabrication et de la délivrance des cartes CIB, et des carnets de chèques et assure les fonctions de connexion et de gestion des DAB/GAB, et la personnalisation des cartes de retrait interbancaires.Or, elle semble perdre son rythme de départ et fait subir aux clients des attentes qui vont jusqu'à six mois, alors qu'elle était censée augmenter progressivement le nombre de cartes délivrées, dans le but de généraliser cette opération et permettre à tous les citoyens de jouir de ces services, même si ces derniers ne permettent que le retrait. Il va sans dire que le fait d'avoir concentré ce volume important de tâches sur une seule société, a fini par l'asphyxier, au point où elle a été détournée de son objectif initial, à savoir mettre en place un réseau monétaire interbancaire accessible et efficace.Et ce en plus de l'épineux problème des DAB qui, depuis quelque temps, affichent une défaillance sans précédent. Et pour cause, selon les témoignages de certains utilisateurs, il est rare de pouvoir retirer de l'argent du premier DAB qu'on utilise.Pour eux, c'est devenu une affaire de chance et affirment qu'il faut faire plusieurs essais pour tomber sur un DAB qui fonctionne.En réalité, cet outil qui, initialement, devait faciliter le quotidien des citoyens, en leur épargnant le déplacement aux agences, et de leur offrir la possibilité de disposer d'argent liquide même le week-end, s'est transformé en réelle source de mauvaise surprise et de perte de temps, et parfois d'argent. Et pour cause, beaucoup de citoyens ont été victimes d'«incident de paiement», un concept utilisé dans le jargon bancaire pour expliquer que le DAB avait commis une erreur.Il s'agit tout simplement d'un retrait comptabilisé deux fois par le système pour lequel l'utilisateur débité à tort, doit engager une procédure basée sur une demande de régularisation qui, généralement, met plus de deux mois pour être traitée. Nonobstant son rôle de maintenance qui consiste à veiller au bon fonctionnement des DAB, ces derniers se trouvent souvent en panne juste par défaut de réinitialisation.Dans ce sens, nous avons essayé d'avoir plus d'éclaircissements auprès d'un responsable de la Satim, mais nous nous sommes heurtés à un mur de silence. Cependant, il est clair que ce constat va à l'encontre de toutes les orientations politico-économiques émises dans ce domaine, et qui concernaient justement la généralisation de la dématérialisation des transactions bancaires, dans l'optique de faire émerger une économie numérique qui reposerait essentiellement sur les transactions électroniques. Force est de constater que non seulement, on n'en est pas là, mais de surcroît, ce système présente bien des lacunes. Ceci étant, les annonces ambitieuses sont restées au seul stade d'effet, du fait que cette société annonçait au début de 2015 que le paiement en ligne allait démarrer en juin 2015.En somme, devant cet état de fait, et à l'heure où les pouvoirs publics s'affairent à actionner les leviers économiques qui permettront la transition vers une économie réelle basée justement sur le paiement, la situation financière et monétaire se trouve réduite à seulement un million de détenteurs de la carte CIB depuis 2002. A cela il faut ajouter l'effet de monopole dont jouit la Satim qui, d'une part, exclut toute notion de concurrence, et d'autre part, contredit la volonté de l'Etat à briser ce principe, dans le but de donner la chance aux sociétés de gestion de faire leurs preuves et contribuer à faire émerger un marché monétaire équilibré.Par ailleurs, toutes ces lacunes ne constituent qu'un constat d'échec de la mission de cette société. Pour la simple raison que les objectifs escomptés étaient d'inspirer confiance aux utilisateurs de cette carte, et amorcer progressivement la vente et le paiement en ligne en vue d'aboutir à une quasi-utilisation électronique de l'argent, seul garant de l'émergence d'une économie numérique.




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