La «Sarko-canonnière»

Après avoir dribblé toute les défenses (entendons par là la communauté internationale et même l'ONU) en outrepassant les limites de la résolution 1973, Sarko avance et marque un score assez lourd.
1300 morts et 5000 blessés en une seule soirée. Qui dit mieux ' Même Bush et Tsahal n'ont pu égaler ce record en une seule soirée. Bon, ne réveillons-pas les morts en Côte d'Ivoire et en Libye. On passe à la Syrie. Allez tous ensemble. On impose un embargo sur le pétrole syrien. On fait appelle à Machiavel, qui doit d'ailleurs se retourner dans sa tombe et remettre en question son fameux «Dialogue aux enfers» avec Montesquieu, et l'on repart à la conquête du nouveau monde. Christophe Colomb doit les envier, lui qui n'avait aucun allié dans sa quête de l'Amérique. Regards donc braqués sur le nouveau dirigeant à abattre ; pendant ce temps, Netanyahu peut poursuivre ses crimes, son nettoyage ethnique, et bien sûr la construction de nouvelles colonies. Mais, en sus de la prochaine cible qu'est la Syrie, Sarko, plus royaliste que le roi, ou plutôt plus sarkoziste que lui-même, pense déjà à un nouveau coup. Voilà, il monte sur ses quatre cochons pour «avertir» l'Iran de la possibilité d' «une attaque préventive». Dans cette nouvelle conceptualisation, toutes les supputations seraient bonnes et, ainsi, on pourrait commettre tous les forfaits possibles non pas au nom de cet «humanisme» mais au nom de cette foutue «prévention». Allons, soyons sérieux. Arme au poing, dans des loques de guerriers des temps révolus, Sarko qui croit diriger les «opérations» n'est en fait qu'un pantin manipulable, manipulé aux services des intérêts de Washington et de Tel-Aviv. Hargneux, irrationnel, agressif, homicide, il concourt à cumuler les confrontations armées et de conflit en conflit, se ruine, croyant naïvement que le pétrole et le gaz volés aux pays conquis (sous prétexte ô combien ridicule de l'humanitaire !) sauraient raboter sa dette abyssale, requinquer son économie, faire en sorte qu'un Français sur sept ne vive plus sous le seuil de pauvreté. Imbue sans doute de ses trophées de guerre en Libye, il pense déjà à «frapper les sites nucléaires» d'un pays souverain, situé à des centaines de kilomètres de son territoire national pour le stopper dans ses soi-disant «ambitions nucléaires» à ce jour non prouvées. A entendre Sarko, cette France-là veut singer l'Amérique de l'ère Bush avec le même aveuglement, la même démence, le même obscurantisme avant de connaître les mêmes déboires. Ces menaces, qu'elles soient réelles ou fictives, marquent un tournant dans la diplomatie française, une diplomatie de la canonnière que Sarkozy pratique au nom du «politiquement correct» et «économiquement juteux». Mais est-ce réellement correct et juteux ' L'Irak, l'Afghanistan prouvent le contraire. Quant à la Libye, nul n'est censé ignorer la loi, et la loi veut que la colonisation et la dictature soient les deux facettes d'une même médaille. Des milliers de morts sur la conscience !