Algérie

La santé publique menacée



La santé publique menacée
Les bidonvilles construits à proximité des hôpitaux et centres de santé ne sont toujours pas éradiqués. Pourtant, il y a quelques mois, le ministre de la Santé a instruit le wali délégué de la circonscription administrative de Bouzareah d'en faire une priorité et procéder à leur éradication. Le ministre, qui était en visite au centre hospitalo-universitaire de Beni Messous, a été interloqué par la présence à un jet de pierre du CHU d'un imposant bidonville. Connu sous le nom de « Céleste », ce site relevant de la commune de Beni Messous pourrait être un vecteur de toutes les maladies à cause du manque d'hygiène dû à l'absence des simples commodités de vie, dont un réseau d'assainissement pour l'évacuation des eaux usées. Le ministre n'a pas manqué de relever « le danger » que présente cette proximité et demandé à prendre ce problème très au sérieux. Cela, d'autant que ce phénomène ne se limite pas au seul hôpital de Béni Messous, mais touche d'autres centres de santé de la capitale. Il est à citer, notamment, la polyclinique du village agricole, dans la commune de Aïn Bénian, entourée, à son tour, par pas moins de 150 baraques. Ce site d'habitations précaires, tout comme les autres d'ailleurs, présente un danger, et pour les résidants et pour la santé publique. A travers la totalité des cités bidonvilles d'Alger, les habitants, notamment les petits enfants souffrent de différentes maladies, particulièrement l'asthme et les allergies.Pire encore, plusieurs sites sont carrément traversés par des oueds pollués. Le cas de Oued El Harrach est éloquent. Malgré les travaux de désintoxication et de désodorisation effectués, les constructions érigées sur ses bords sont continuellement menacées. Au bidonville « El Kerrouch », dans la commune de Reghaïa, un oued infecté et pollué scinde en deux un site de plusieurs centaines de baraques. Alger, actuellement ceinturée par quelque 40 000 baraques , peine à se débarrasser de ses constructions illicites. La volonté affichée par les pouvoirs publics ne semble pas avoir suffi pour déloger et reloger des habitants dont la présence sur les lieux remonte, pour certains, à plusieurs décennies. Mais il n'y a pas que les bidonvilles qui menacent la santé des citoyens, puisque des cités nouvellement construites ont été réceptionnées avant qu'elles ne soient dotées de réseaux de viabilisation. Pourtant, les autorités publiques ont, officiellement, interdit la livraison de logements avant qu'ils ne soient complètement achevés et équipés de toutes les commodités de vie. Comme un malheur ne vient jamais seul, cet été plusieurs municipalités n'arrivent pas à assurer, régulièrement, les opérations de démoustication. A Bab Ezzouar, les habitants ne cessent de se plaindre des moustiques et autres insectes qui rendent la vie des résidants insupportable, et ce, depuis le début de l'été. Le comble, nous dira un habitant, c'est que « nous n'avons pas le droit de tomber malade puisque les centres de santé se trouvent dans une situation catastrophique. » Un rapport de la commission de la santé de l'APW d'Alger a bien confirmé cette situation.


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