Algérie

La santé publique en danger



La fumée toxique qui s'échappe de la fonderie de la Sarl Dauphine d'Or Industrie, une entreprise chinoise spécialisée dans la production de matériaux et d'équipements de bâtiment, suscite la colère des habitants de la commune.Plusieurs personnes se sont rendues dans la nuit de samedi à dimanche dernier au siège de l'entreprise pour se plaindre de la fumée suffocante qui se propage chaque nuit au chef-lieu communal. Les habitants exigent l'intervention des pouvoirs publics pour protéger la santé des citoyens et surtout faire respecter la loi bafouée par l'investisseur chinois. Les riverains de la zone d'activité affirment que l'air est irrespirable. Même ceux qui habitent dans les quartiers du chef-lieu sont exposés au danger de la fumée. "Nous sommes contraints de respirer les rejets de l'aluminium chaque soir.
La fumée se propage et met la vie de la population en danger. Nous ne pouvons pas ouvrir les fenêtres la nuit à cause la fumée. Cette entreprise constitue une menace sérieuse pour la santé des habitants et l'environnement", a déclaré un jeune habitant de Bechloul. Les habitants ont exigé que l'usine cesse dans l'immédiat l'exploitation de la fonderie qui continue de polluer l'air. Ils affirment que l'entreprise ne respecte pas les lois de la République. "Nous avons déjà protesté en septembre 2018 contre cette entreprise. Notre action a fait réagir pour la première fois les responsables de la wilaya en dépêchant une commission qui a relevé plusieurs dysfonctionnements.
La wilaya a donc décidé de fermer l'entreprise jusqu'à ce que toutes les réserves soient levées. Nous sommes en 2020 et l'usine continue de polluer", ajoute un autre citoyen de la commune. Février 2019, l'ancien wali, Limani Mustapha, avait déclaré devant les membres de l'APW que la Sarl Dauphiné d'Or Industrie "doit lever l'ensemble des réserves pour pouvoir reprendre du service".
Le même wali a signé le 29 janvier 2020 un autre arrêt de fermeture et de mise sous scellé de l'entreprise en question. Ainsi, à l'APC de Bechloul, on affirme que l'entreprise a été mise en demeure à plusieurs reprises pour des faits de pollution, notamment le déversement à ciel ouvert des rejets liquides et l'installation illégale d'une fonderie. L'on affirme également que l'entreprise a réalisé une station de traitement des déchets mais qui n'a pas été utilisée.
La commission de wilaya, qui a été dépêchée en début d'année, a constaté que l'entreprise qui est un établissement classé n'a jamais obtenu une autorisation d'exploitation, outre les dépassements de la réglementation, à savoir la présence des produits périmés à l'intérieur de l'usine et l'absence de conformités, etc. Les habitants de Bechloul ne veulent pas renoncer.
Ils tiennent aussi à dénoncer l'immobilisme des autorités qui peinent à mettre en application les deux décisions de fermeture et de mise sous scellés prises par le wali. "Nous avons entendu dire que les autorités ne veulent pas fermer l'entreprise pour sauvegarder quelque 200 postes d'emploi, mais ils ignorent qu'ils mettent en danger la vie de l'ensemble des habitants de la commune. Nous demandons l'intervention du wali avant qu'il ne soit trop tard", souligne un habitant d'un village situé à quelques encablures de la zone d'activité.
La direction de l'entreprise avait déjà adressé en novembre 2018 une correspondance à la direction de l'environnement pour lui demander de rouvrir l'usine en attendant la levée des réserves dans un délai ne dépassant pas dix jours.

Ali CHERARAK


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