La santé, parlons-en !

Hier, à l'occasion de la rencontre-débat hebdomadaire du forum Cirta, le directeur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière de la wilaya de Constantine a annoncé que, «sur instructions du wali, 7 nouvelles salles de soins seront réalisées en 2010 à travers la wilaya dans le cadre des plans communaux de développement (PCD), et 12 opérations de réhabilitation seront effectuées pour d'autres et prises en charge, également dans le même cadre, par les APC concernées. Le même responsable ajoute que 18 opérations de réhabilitation de polycliniques sont prévues pour un montant global de 21 milliards de centimes.

 Le Dr Damèche, chiffres à l'appui, a ensuite fait le point sur les objectifs réalisés par son secteur durant les quatre dernières années écoulées. En réponse à une question posée par un auditeur, il niera catégoriquement l'existence de «points noirs» en matière de santé car, selon lui, la santé à Constantine fonctionne désormais H/24 et accueille 6O% des citoyens. Est-ce que les structures de santé sont suffisantes pour répondre aux besoins de la population ? Il répondra par la négative, reconnaissant «qu'il reste encore du chemin à faire, car les besoins du citoyen augmentent aussi avec le développement des infrastructures de santé». Abordant l'avenir, il dira que son programme va s'orienter beaucoup plus sur la réhabilitation des structures hospitalières et il ne manquera pas de citer le nouveau CHU qui sera réalisé à Ali Mendjeli.

 Invité à donner des chiffres, il dira que les indicateurs de santé sont en développement constant. «En décembre 2004, nous avions une polyclinique pour 54.000 habitants et aujourd'hui ce chiffre est descendu à 24.000. L'objectif pour 2014 est d'arriver à une polyclinique pour 20.000 habitants. Il dira aussi que la couverture sanitaire a connu également une nette amélioration. « Si on fait un cumul secteur public-secteur privé, dit-il, nous dirons que nous sommes maintenant à un médecin pour 49O habitants, alors qu'en 2004, le ratio était de 1 pour 2.500 ».

 Il reconnaîtra néanmoins un déficit en personnel paramédical, ajoutant que si le secteur arrive à former 400 infirmiers pour les 3 années à venir, il y aura 1 paramédical pour 840 habitants, ce qui est, selon son estimation, un ratio acceptable pour le moment.

 Le DSP dira encore qu'« il faut nous préparer dès maintenant à faire face aux problèmes de santé induits par une urbanisation effrénée car, indique-t-il, si aujourd'hui plus de 50% de la population est concentrée dans les villes, dans une trentaine d'années il y aura plus des deux tiers qui vivront dans les centres urbains. Et pour cela, le développement des prestations de santé doit aller de pair avec le développement urbanistique et celui de la population ».

 Lui succédant, le professeur Zoughailèche, chef de service d'épidémiologie au CHU de Constantine, dira que Constantine est parvenue à sortir de la zone rouge pour ce qui est des maladies à transmission hydrique, et qu'il faut faire face seulement aux intoxications alimentaires dont le nombre augmente chaque année (plus de 1200 cas enregistrés en 2009). S'exprimant sur les conséquences de l'urbanisation, il dira que celle-ci entraîne fatalement des comportements à risques (épidémies, délinquance, problèmes de santé mentale, etc.) « et cela doit nous faire réfléchir à toute une organisation sanitaire », conclut-il.

 Intervenant à son tour, le responsable d'une association de cancéreux exposera brièvement les problèmes rencontrés par cette catégorie de malades qui, dit-il, son assez connus. Selon lui, ces derniers souffrent beaucoup sur le plan de la prise en charge à cause de la grosse pression subie par les services concernés de Constantine, qui reçoivent les malades de toute la région, de l'absence cyclique de médicaments, etc.

 Les questions des citoyens ont porté, par la suite, sur la qualité de l'accueil dans les structures de santé, l'encombrement des maternités, des services de radiothérapie, sur les problèmes de dépistage du cancer du sein et du col de l'utérus, etc., pour lesquelles ce responsable a répondu et donné des explications.