Algérie

La santé mentale face au manque d'infrastructures et de personnel



Avec ses trois services, d'une capacité totale de 470 lits, l'établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie de Sidi Chahmi ne parvient plus à répondre à une demande croissante, en matière de prise en charge de la santé mentale. Quelque 1.320 malades ont été admis au niveau de cette structure, l'année dernière, avec une moyenne de séjour de 95 jours pour chaque patient. Même après l'ouverture de structures spécialisées au niveau des wilayas de Mostaganem et de Sidi Bel-Abbès, l'établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie de Sidi Chahmi continue de couvrir toute la région ouest. Pour ce qui est des activités de la santé mentale, la direction de la santé de la wilaya d'Oran a enregistré, durant l'année 2007, 5.406 consultations d'urgence, 32.595 consultations externes, 1.640 hospitalisations en service ouvert, 218 mises en observation d'office, 6.488 placements administratifs et 1.809 placements judiciaires. La dépression nerveuse représente le principal motif de consultation, suivie des affections psychiatriques chroniques et les troubles du comportement. Le nombre de consultations dispensées par les différentes structures est loin de refléter la réalité de la maladie mentale. En effet, la prise en charge de la santé mentale est confrontée notamment à l'insuffisance de structures et de personnel. Environ la moitié des wilayas du pays ne disposent pas de services spécialisés en psychiatrie. L'organisation générale des soins est orientée principalement vers la prise en charge «hospitalière». Le secteur extra-hospitalier, lieu privilégié de la prévention et de premier traitement des problèmes de santé mentale, est très peu développé. Le problème de l'urgence psychiatrique demeure également préoccupant. Avec un taux d'un psychologue pour 25.040 habitants, le nombre de psychologues cliniciens au niveau des structures psychiatriques et du secteur extra-hospitalier à Oran demeure insuffisant. Selon les données de l'Office nationale des statistiques, suite au dernier recensement de 1998, l'Algérie comptait 140.000 handicapés mentaux, dont 15% d'enfants. Par ailleurs, la situation de violence qu'a connue le pays a eu un retentissement important sur la santé mentale d'une grande partie de la population soumise directement ou indirectement aux traumatismes. Selon les spécialistes, un Algérien sur dix souffre de troubles psychologiques ou de dépression nerveuse.


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